Algérie

Rentrée politique



La dissidence souffle sur le FFS, le FLN et le MSP La rentrée s’annonce des plus tumultueuse pour le FFS, le FLN et le MSP, connaissant actuellement des remous internes qui dépassent largement le cadre organique pour faire la une des journaux.  C’est surtout au sein du FFS que la situation est au bord de la rupture entre la direction actuelle menée par Karim Tabou, le premier secrétaire, et les anciens cadres du parti. Ces derniers, après des consultations informelles, avaient organisé une rencontre le 29 août à Akbou. Des figures majeures de ce parti, qui ont émergé sur la scène politique dans les années quatre-vingt-dix, étaient présentes à cette réunion dans un des bastions du parti .Il y avait Abdeslam Ali Rachedi, ancien Premier secrétaire, des députés comme Rachid Ouazar, Saïd Majour, Mohamed Ait Chérif, ancien membre de l’exécutif qui présidait la Commission de discipline. Sans parler d’anciens élus locaux. La réunion de ces anciens cadres a débouché sur la mise en place d’une Commission de suivi, commission qui se défend de vouloir créer un FFS bis. Le but de sa démarche, à en croire ses animateurs, «c’est juste de pousser Hocine Aït Ahmed à remettre le FFS sur la voie des idéaux qui ont prévalu à sa création en 1963". Car, pour eux, «le parti n’est plus qu’un appareil bureaucratique, totalement déconnecté de la base militante et de la société algérienne». Sans le dire explicitement, les animateurs de cette contestation entendent forcer la main au leader du FFS, en tant que recours moral et personnalité respectée, de réunir toute la famille, avant son retrait de la scène politique, pour poser les termes d’un nouveau contrat politique. La direction actuelle, arc-boutée sur ses propres certitudes, fait comme si cette dissidence n’existe pas. Karim Tabou, dans une des rares réactions, estime que les animateurs de la dissidence n’ont plus aucun rôle organique dans les structures du parti. Il va encore plus loin en sortant la vieille ficelle en les accusant d’être «manipulés par les services pour les neutraliser à la veille de la présidentielle». Au FLN, c’est la même dissidence, sauf qu’elle vise la personne de Abdelaziz Belkhadem. Selon des informations, il existe plusieurs membres de l’instance exécutive qui sont en train de faire signer une pétition dans laquelle ils demandent la tête de Belkhadem. Même si cette dissidence est surtout identifiée, Abbas Mekhalif, ancien chef du groupe parlementaire lors des précédentes législatures, de nombreux cadres et militants évincés depuis que le parti est contrôlé par Belkhadem, Amar Tou, Tayeb Louh et Djamel Ould Abbas, se reconnaissent dans cette démarche contestatrice. Il faut dire qu’ils ont quelque peu la partie facile avec un Belkhadem fragilisé par les derniers résultats électoraux du parti lors des dernières législatives et locales et surtout son éviction de la chefferie du Gouvernement pour «mauvais résultats». A sa décharge, Belkhadem a tenté d’aplanir le différend avec les frondeurs avec qui il a organisé des rencontres de «réconciliation». Mais force est de constater qu’elles n’ont pas donné de résultats. Sinon comment expliquer l’existence de cette pétition? Aux dernières nouvelles, Belkhadem envisagerait d’organiser un conclave informel, à l’occasion du 27ème jour du Ramadan (le choix de la date est très significatif) pour tenter de reprendre la main dans un parti qui n’est plus sûr de son destin. Le MSP, où d’anciens cadres sont aujourd’hui sur le carreau, n’est pas non plus épargné par ce vent de contestation. Dans une lettre portant signature d’anciens cadres du parti, il est reproché à Aboudjerra, sans être cité nommément, d’avoir porté atteinte à «l’essence du projet politique du parti» et d’avoir opté pour une démarche qui n’a pas l’air d’agréer ces opposants. Il lui est reproché aussi de n’avoir pas réussi à ressouder le parti suite au profond clivage apparu entre ses partisans et ceux de Menasra, à l’occasion du dernier Congrès. C’est dire a quel point les directions de ces formations sont actuellement exposées, au moment où approche la présidentielle, avec toutes les manœuvres y afférentes.   H. Senouci


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