Renouvellement des APC et des APW

Pour qui voteront les Algériens ? C’est donc aujourd’hui que les Algériens votent pour élire leurs futurs élus locaux (APC et APW), une double élection qui les intéresse au premier plan ... Ceci pour une raison sim-ple: quelle que soit la qua-lité ou la couleur politique (opposition ou alliance présidentielle) des élus locaux qui sortiront des urnes, ils seront l’interface des citoyens dans la gestion quotidienne de leurs problèmes. C’est donc, en tout état de cause, un scrutin qui engage à plus d’un titre le citoyen. Mais les Algériens iront-ils voter? Si l’on se réfère au dernier taux enregistré lors des élections législatives du 18 mai dernier et à la faible participation à cette élection, on est tenté de dire que les locales connaîtront également une désaffection populaire. Mais une telle comparaison entre les locales et les législatives n’est pas justifiée dès lors que ces deux élections sont différentes de par l’intérêt qu’elles suscitent chez les citoyens: la première concerne les besoins locaux et immédiats des citoyens et la deuxième est destinée à élaborer des lois et des législations dans le but de répondre à moyen et à long termes aux besoins des populations. En d’autres termes, en l’absence d’instituts de sondages et de statistiques sérieux, il est très difficile de spéculer sur le taux de participation aux élections locales qui s’ouvrent aujourd’hui, même s’il est de notoriété publique que les Algériens sont désabusés par les élections et qu’ils ne croient plus régler leurs problèmes par les urnes. L’autre question qui se pose est de savoir pour qui voteront les Algériens? A ce sujet, il faut savoir que les élections locales, contrairement aux législatives et à la présidentielle, mettent en scène des candidats qui ont un contact direct avec la population. En d’autres termes, les électeurs votent pour des candidats qu’ils connaissent. A ce sujet, plusieurs candidats, rencontrés lors de la campagne électorale qui s’est clôturée lundi dernier, ont expliqué que ce n’est pas la casquette partisane qui importe. «Les gens nous voient comme candidats et oublient de quel parti nous sommes. Ce qui les intéresse, c’est notre profil et rien d’autre», note un candidat du FLN. Une candidate du RND abondera dans le même sens: «Nous avons fait une campagne électorale où on avait l’impression qu’il n’y avait pas de couleur politique chez les candidats tant il était question de défendre et de présenter un programme d’action au cas où on serait élu à l’APC ou à l’APW.» Il faut souligner à ce sujet que les programmes locaux des candidats sont pratiquement identiques quelle que soit leur couleur politique. Autrement dit, les candidats formulent les mêmes promesses électorales aux citoyens, au cas où ils sont élus et ce, quel que soit le parti politique dont ils sont issus. Comment donc les citoyens feront-ils leur choix? C’est en fonction «de la crédibilité, de l’honnêteté, des antécédents, de la popularité et de la réputation des candidats», expliquent des citoyens rencontrés hier dans les rues d’Alger-centre. Donc, en définitif, les Algériens votent aujourd’hui pour des candidats qu’ils connaissent et non pas pour des militants politiques. Samira Illoul