Algérie

Renouveau sociétal : les 3 R



1/ Le rire : dernièrement, le public algérois a assisté, par milliers, au Palais de la Culture, à plusieurs représentations fournies par des humoristes algériens et étrangers dans le cadre du Festival Alger'rire. Jamais, peut-être, le patio du Palais n'avait connu, durant plusieurs soirs, une telle affluence et des grosses ambiances de rires et de joie. Et pourtant, il fallait affronter bien des obstacles : la chaleur et l'humidité, un parking trop limité pour les grosses affluences, une forte demande et un prix d'entrée quelque peu élevé bien qu'abordable. Il y avait, comme monde, un peu de tout : des jeunes, des personnes âgé(e)s, des hommes, des femmes, des blond(e)s, des brun(e)s, des rouquin(e)s, des étrangers et, surtout, du rire, du rire et encore du rire. On a beaucoup ri des autres, de nous, de nos défauts, de nos qualités réelles ou supposées, et, aussi, avec finesse et avec aménité, de ceux qui nous gouvernent. Bref, on s'est éclaté, on s'est défoulé, oubliant tous les soucis d'un quotidien assez stressant.2/ Le rêve : on a eu des salles de cinéma, longtemps fermées, enfin rouvertes, pour quelques-unes, pour un bon bout de temps, pour accueillir des films. Dans le lot, celui qui a décroché la timbale, c'est bien «La dernière reine», un film historique (pas d'Histoire) racontant, à la manière fictionnelle, les aventures et mésaventures de Zaphira, reine d'Alger, veuve inconsolable du roi Toumi (mystérieusement assassiné) et de Baba Aroudj (Barberousse), un allié dans la lutte contre l'occupant étranger, devenu assez vite envahissant. Des salles (plusieurs et durant plusieurs semaines, à Alger et ailleurs) quasi combles, de l'émotion plein les coeurs et parfois de la larme à l'oeil. Avec des publics variés, bien souvent en famille.
3/ Les rencontres : après les Jeux méditerranéens, la Coupe d'Afrique de foot des U23 et les Jeux sportifs arabes (ajoutez-y le cirque Amar en tournée), les familles algériennes et les jeunes Algériens et Algériennes ont renoué avec la liesse collective pour soutenir, à partir des gradins des stades, sans colère ni haine (en cas de défaite), mais avec passion et sérénité, ses représentants. Pour la première fois depuis l'indépendance du pays (disons depuis la fin des années 70, avant la régression sociétale annonçant les décennies mortifères), un air de liberté joyeuse, fraternelle, pacifique et sans insultes ou dérives langagières a régné dans les tribunes, dans le respect des règles olympiques.
Le rire, le rêve, les rencontres, 3 R annonciateurs d'une société nouvelle qui, malgré les apparences (la plupart du temps mal interprétées comme cette histoire -importée des plateaux des télés poubelles d'Outre mer- du port du foulard symbolisant une radicalité religieuse, alors que pour la plupart des jeunes filles cela répond bien plus à une «mode» , bien entretenue, de Paris, Londres, New York… et Alger par les «affairistes» de la lingerie féminine, de la fine à la plus austère) et des tentatives insidieuses de réimposer des valeurs religieuses radicales et mortifères, est en train d'évoluer dans le bon sens.
Le rire (grâce à de l'humour tous azimuts et à la contagion) fait du bien, fortifie le système immunitaire, stimule l'énergie, soulage la douleur, protège contre les effets nocifs du stress, rapproche les gens et favorise le bonheur et l'intimité.
Le rêve (grâce à une histoire qui rend fier de son passé et forge l'espoir d'un avenir meilleur) est le support d'une âme forte et audacieuse.
Quant aux rencontres, ce sont des liants sociaux.
Voilà des médications à la portée de toutes et de tous, à condition qu'on ne nous impose pas une seule «usine» de production.
Ps : toutes mes excuses pour les multiples «coquilles» dans ma dernière chronique sur l'«apesanteur existentielle» (samedi 29 juillet 2023). Les effets négatifs d'une attention conjuguée à l'âge qui avance !


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