L'offre publique
d'achat (OPA), consiste à jeter son dévolu sur l'achat d'une entreprise soit à
l'amiable ou de manière dite inamicale ou hostile. Sous tendue par une
faillite, elle mène droit à la dépossession. Cette opération, est autant
valable pour un pays qu'elle peut l'être pour une entreprise ; le cas libyen en
est la meilleure illustration sauf que le trading
cette fois ci, est confié aux philosophes et aux intellectuels occidentaux.
Cette élite cérébrale qui hantent plus les plateaux de
télévision que les amphis, est instrumentalisée par les lobbys pour ôter toute
résistance aux quelques remparts dressés sur le chemin de l'asservissement au
cartel pétro industriel. L'image «photoshopée» fait
désormais, partie des ADM chères aux atlantistes-évangélistes.
Ses dégâts aussi meurtriers que les rayonnements ionisants, s'exerceront de
manière douce sur les opinions publiques des uns et des autres. Les campagnes
de colonisation de Cortès à de Bourmont ont toujours été précédées de
propagande cléricale justifiant le génocide des peuplades impies. On osait la
comparaison de l'Amérindien et le noir d'Afrique au primate sans cervelle.
N'a-t-on pas exposé la tête de Bouziane après la
chute des Zaâtcha en 1849 à l'exposition universelle
de Paris de 1855 ?
S'il est,
malheureusement, vrai que les causes sont toujours d'ordre local :
Autoritarisme, enfermement idéologique, inégalités sociales, brimades
politiques, la préméditation du passage à l'acte n'en est pas moins échafaudée
par les officines dites démocrato-humanitaires. Le
landerneau ainsi constitué, véritable bouillon de culture des germes de la
contestation, de la réponse répressive et de la condamnation internationale
subséquente, sera le point de fixation des interventionnistes dument mandatés par le Conseil de sécurité. Les cas afghan,
irakien et récemment libyen, sont là pour rappeler aux consciences politiques
que la dépossession patrimoniale, mène tout droit à l'indifférence et à
l'apathie vis à vis de la chose nationale ou communautaire. L'emblème et
l'hymne nationaux furent pour longtemps, de la seule exclusive étatique ou
partisane lors du monolithisme politique. Quant aux stèles mémorielles ou
sanctuaires des martyrs de la révolution, leur visite périodique, presque
lapidaire ne concernait que la caste officielle ou ses satellites. Le drame
émotionnel que peut vivre une mère de chahid dépasse
souvent l'entendement ; s'il lui est permis de visiter la tombe d'un enfant
disparu naturellement ou accidentellement, il lui est difficile, voire
impossible de rendre visite à la sépulture de l'enfant martyr pour cause de
portes closes. Et même dans le cas contraire, l'accessibilité est rendue
problématique par l'éloignement du cimetière du tissu urbain.
La prévarication
des biens communs : domaines agricoles, biens patrimoniaux et entreprises
livrés à la curée et à la prébende, enlevait par petites touches à la chose
publique, toute sacralité. D'archaïques réflexes d'autodéfense se sont
durablement incrustés dans le subconscient collectif. On déniait, il n'y a pas
si longtemps aux francophones (le terme de francographe
est mieux indiqué dans le contexte algérien), leur appartenance identitaire en
stigmatisant par un lamentable raccourci, leur attachement supposé aux valeurs
culturelles de l'ancien colonisateur. L'arabisation forcée et anti pédagogique fit que des
cohortes entières de cadres émérites durent, à leur corps défendant, quitter le
pays pour des cieux plus sereins. Au déclin de la gouvernance du défunt Houari
Boumediene, pourtant connu pour avoir été élève de l'université islamique de la Zitouna,
le bilinguisme prôné par Mostefa Lacheraf,
fut sacrifié sur l'autel de l'inconséquence. N'est ce pas le défunt président
qui recommandait à Kateb Yacine d'éviter de parler mais de continuer d'écrire ?
Il se trouve actuellement, qu'aucune des deux langues n'est maîtrisée
correctement. Nos voisins, aussi bien à l'Est qu'à l'Ouest, n'ont aucun état
d'âme quant à l'utilisation de l'une ou de l'autre langue ; la langue nationale
est cependant prédominante dans les actes de souveraineté nationale et dans
l'expression artistico- culturelle. Les déclarations grandiloquentes des tribuns
passés maîtres dans l'art du verbiage, ne sont dans le meilleur des cas que des
leurres pyrotechniques. Ils n'éloigneront pas pour autant, les bellicistes
convoitises si tant est elles seraient avérées. Le programme du Président, à la
seule charge des exécutifs locaux et nationaux est brandi comme alibi sacral
pour mystifier et perdurer. Les appels du pied qu'on fait, inconsciemment, aux
va-t-en-guerre et à ceux impliqués dans le déni de repentance(1), ne peuvent
qu'alimenter les visées à peine dissimulées d'un néocolonialiste qui ne dit pas
encore son nom. Les mémoriaux élevés à la gloire des harkis dont on se rappelle
les sacrifices après près d'un demi-siècle d'errance humiliante et les textes
législatifs promulgués pour la défense de leurs droits moraux, ne sont-ils pas
l'expression clairement affichée de vieux démons d'une longue colonisation
assumée ? S'il faille après ce casus belli parlementaire français espérer un
mea culpa comme exprimé aux victimes juives de l'holocauste, fait qui ne peut
historiquement être reproché à la
France, il faudrait malheureusement repasser.
Aussi commençons
par réhabiliter la maison commune par la restitution du droit au débat, à la
gestion de la ville, la prise en compte des avis citoyens et le retour d'écoute
même par la négative, peuvent constituer le levain d'une cohésion communautaire
prête à toute éventualité. La polarisation de la décision administrative,
continue à être de la seule prérogative du centre qu'il soit local ou central.
Et tant que le collaborateur sera considéré comme le subalterne qui n'a pas
d'avis à émettre, le flottement est à craindre dans les cas où l'impérieuse
décision est à prendre. Nous avons souvenance d'un responsable local de haut
rang, qui disait à la cantonade: «Je réfléchis comme un stratège et j'agis
comme un primitif». Il n'a, malheureusement, fait valoir que le deuxième
qualificatif pour tenter de discréditer une dizaine de collaborateurs. Pour
beaucoup d'entre eux, ils n'eurent que la galère pour ramer. Allez demander à
ces rescapés de l'injustice quel rôle fut le leur dans le développement de leur
secteur d'activité. Ils ne se rappelleront, pour la plupart, que de la tasse
qu'ils ont bue dans leur naufrage. Ces drames à petite échelle mais vécus
amèrement, sont autant de raisons d'abdication devant l'adversité menant droit
aux rancÅ“urs ruminantes. Placé dans l'attente d'une revanche à prendre sur la
société qui n'a pas su les protéger des dérives, ils n'auront aucun état d'âme
au renversement de la vapeur. Le cas de la présumée félonie de Misrata la libyenne, est édifiant à plus d'un titre.
(1) Aux dernières
nouvelles, un historien de renom ami de l'Algérie se serait inscrit, lui-même,
dans cette optique.
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Posté Le : 03/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Farouk Zahi
Source : www.lequotidien-oran.com