Algérie

René Gallissot : «Le Maghreb a disparu avec le début des indépendances» Colloque international d'El Watan



René Gallissot : «Le Maghreb a disparu avec le début des indépendances»                                    Colloque international d'El Watan
«Avec la guerre d'Algérie et l'arrivée des indépendances, c'est le Maghreb qui a disparu.» C'est ce qu'a affirmé l'historien et professeur émérite à l'université Paris 8, René Gallissot.
Donnant, hier après-midi dans le cadre du colloque international organisé par le quotidien El Watan, une communication sur le thème du «Mouvement ouvrier en Algérie», l'historien regrette la disparition de cette entité régionale qui avait existé effectivement durant la période coloniale. Une existence qui s'est réalisée, souligne-t-il, grâce aux mouvements ouvriers. La circulation des personnes se faisait, précise-t-il, en toute liberté. «Avec les indépendances, c'est le Maghreb qui a disparu, puisque tout de suite après il y a eu fermeture des frontières. Il n'y a pas d'avenir sans circulation et mise en commun. Il n'y a pas d'avenir sans le Maghreb», lance-t-il. René Gallissot revient également sur le rôle du mouvement ouvrier dans la formation d'une élite syndicale qui est devenue par la suite l'élite politique nationale qui a encadré la révolution et pris les commandes du pays après l'indépendance.
Dans ce sens, l'orateur explique comment le système algérien a réussi à se maintenir jusqu'à aujourd'hui. Sa stratégie, en particulier sous le régime de Boumediène, est basée sur «l'élimination de l'alternative politique». Comment ' Le professeur explique qu'après l'indépendance, l'Etat a absorbé les organisations sociales, dont le parti FLN et le syndicat UGTA. «Au temps de Boumediène, le parti a été absorbé par l'Etat et le système s'est consolidé avec l'UGTA», développe-t-il. Auparavant, procédant à l'analyse sociologique et politique du mouvement ouvrier, le conférencier relève deux remarques : le rôle pionnier dans l'organisation de la résistance algérienne de ce mouvement et sa glaciation après l'indépendance. «Le mouvement était culminant en 1936 avec les grèves des chefs de fer.
La syndicalisation des Algériens s'est faite dans la lutte. Une fois engagé dans un syndicat, l'Algérien ne le quitte plus. Le mouvement ouvrier est une promotion exceptionnelle. Après l'indépendance, il se produit la glaciation du mouvement syndical. Il ne reste qu'un syndicalisme d'encadrement», indique-t-il.


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