Algérie

Rendre le Sud attractif Edito : les autres articles



Dans notre pays, les responsables ont appris à répondre au plus pressé, à gérer, au jour le jour, des situations de crise. Ainsi, ce n'est qu'à la suite de la tragédie d'In Amenas et de ce qui se passe au-delà de nos frontières sud que les plus hautes autorités se montrent plus sensibles que par le passé aux problèmes que vivent les populations de ces régions. C'est surtout dans le domaine de l'emploi et de la formation des jeunes que le gouvernement a pris récemment des mesures, qu'il pense être efficaces, pour faire face au chômage et au mal-être des jeunes. Il faut y voir aussi le souci de calmer leur mécontentement dont se sont fait l'écho les notables et les représentants traditionnels des populations avec les émissaires du gouvernement.
Mais pour beaucoup, il ne suffit pas de circonscrire le travail des sociétés de recrutement et d'intérim privées ou encore de demander aux entreprises pétrolières de coordonner une «formation à la carte» avec les institutions appropriées en direction des jeunes locaux, en vue de leur recrutement comme main-d''uvre qualifiée qui fait cruellement défaut, notamment dans les centres de production des hydrocarbures. Mais c'est beaucoup plus d'actions pérennes qu'il est question pour permettre à ces régions, comme pour le reste du pays d'ailleurs, de préparer l'après-pétrole et de s'orienter vers d'autres activités comme l'agriculture, l'artisanat ou l'économie «verte» par exemple. En effet, les potentialités que représente l'énergie solaire dans cette partie de l'Algérie, fortement ensoleillée, en font un atout majeur de développement futur.
Plus qu'ailleurs dans le pays, c'est là qu'il faut aller vers une rupture avec les mentalités rentières qui ont prévalu jusqu'à présent, afin de rendre le Sud plus attractif, pas uniquement pour les amoureux du soleil et de l'exotisme, qu'ils viennent du Nord ou des pays occidentaux. Plus attractif, suppose une ingéniosité, une responsabilité des cadres et de l'administration locale pour créer les conditions de cette attractivité et l'inscrire dans la durée. Cela suppose aussi un changement de mentalité à ce niveau, car en effet, il n'y a pas très longtemps encore, être affecté dans le Sud pour un cadre ou un militaire était perçu comme une mesure disciplinaire. Et trop souvent un «exil intérieur forcé» pour un ingénieur ou médecin fraîchement diplômé qui se retrouve pour raison professionnelle dans des régions situées à une heure ou deux d'avion du nord du pays, donc loin de tout, isolé.
Dans de telles conditions, on pouvait espérer la mise en place d'un processus de développement durable dans le Sud qui parviendrait à terme en comptant, en majeure partie au moins, sur ses propres potentialités humaines et sur ses ressources inexploitées. Mais tout cela suppose des efforts de l'Etat et de l'autorité centrale pour inscrire une telle dynamique dans la durée, loin de la politique au coup par coup, en rupture avec les pratiques du passé.


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