Rendre à César ce qui est à César !

Il est tombé sous les balles terroristes pendant qu'il y accomplissait sa mission. Au sein du service pédiatrique de l'ex-hôpital Birtraria dont il était le chef et qu'il n'a jamais déserté, même quand la menace devenait furieusement évidente.Elle a le droit d'interpeller, de dire sa colère et de dénoncer. Puisque je ne connais pas le successeur auquel elle s'adresse, je vais me faire violence pour ne dire que ma compassion, en espérant que ce dont Soumeya Belkhenchir parle relève d'une malheureuse maladresse et pas d'une volonté d'enterrer les mérites de celui qui, pour n'avoir pas déserté les lieux et abandonné les enfants hospitalisés au sein de son service, y a été exécuté. Sur le site «essaha.com», interviennent quotidiennement des médecins. Ils renseignent, notamment sur la situation sanitaire et informent sur la façon dont évolue le Covid-19. Lorsque ce fut au tour du professeur Achir, le successeur de feu le professeur Djilali Belkhenchir dont ledit hôpital Birtraria porte le nom et où une stèle commémorative rappelle qu'il y a été assassiné par les hordes terroristes, il a parlé d'EPH d'El-Biar et pas d'hôpital Djilali-Belkhenchir. La fille du disparu, ulcérée par ce qu'elle dénonce comme une volonté de récupérer les mérites du père martyr, pédiatre émérite qui a transformé l'ancien dispensaire en service pédiatrique de renom, lui a écrit.
La lettre adressée par celle qui veille à ce que la mémoire de son père ne passe pas à la trappe au profit d'une quelconque ambition ou pour servir l'innommable réconciliation nationale de Bouteflika, est émouvante à plus d'un titre. Elle interdit aux survivants que nous sommes d'oublier la barbarie et la complaisance à son égard. Il y a quelque jours, j'ai écouté le tennisman Yannick Noah dire, révolté par la violence policière qui a récemment emporté un citoyen noir américain, son regret que des sportifs blancs ne s'élèvent pas contre de telles pratiques.
Pourquoi aucun des confrères de feu Belkhenchir n'a réagi en même temps que sa fille ' Qu'est-ce qui dérange tant dans le fait qu'une structure hospitalière porte le nom de celui qui lui a donné jusqu'à sa vie '
M. B.