Algérie

Rendez-vous dans deux ans



Rendez-vous dans deux ans
Les insuffisances enregistrées en matière de prise en charge des personnes atteintes de cancer sont telles que les spécialistes tirent souvent la sonnette d'alarme en direction des pouvoirs publics. La chaîne de soins se brise toujours au moment où les malades doivent se soumettre à la radiothérapie ou à la chimiothérapie, les infrastructures faisant défaut. A peine 5 centres pour les cancéreux résidant sur tout le territoire national, de quoi faire dresser les cheveux quand on sait que la majorité de ces malades ne pourront en aucun cas subir une seule séance avant longtemps et peut-être rendre l'âme avant un hypothétique rendez-vous. Deux années, c'est la durée que doivent attendre de nombreux cancéreux, les rendez-vous fixés pour 2014 et 2015 pourraient relever du cynisme de la part de la corporation médicale si ce n'était la cause qui justifie ces retards : les défaillances qui caractérisent notre système de santé particulièrement en la matière. Le défaut de structures et de moyens s'ajoutent aux ruptures de stocks de médicaments, un sempiternel problème aux conséquences graves puisque cette maladie n'attend pas que l'on veuille bien y remédier un jour. Le fil est mince des complications au décès, et on ne peut que s'étonner de l'indolence des autorités sanitaires dans la gestion de ce dossier alors qu'il y va de la vie d'autrui. Les atermoiements et la mauvaise intendance en ce qui concerne ce volet ne sont rien d'autre que de la non assistance à personne en danger. Les cris de détresse et le désarroi des personnes atteintes de cancer et le désespoir de leurs proches se font souvent entendre, rejoints par les spécialistes qui n'ont pas d'autre alternative que celle de voir leurs malades s'éteindre faute de soins appropriés prodigués à temps. On se souvient des rassemblements organisés l'année dernière devant le centre Pierre-et-Marie-Curie. Un plan national de lutte contre le cancer a été mis en place l'année dernière par l'Etat et a même fait l'objet d'une journée d'études au sein de l'hémicycle, suivi de la tenue en octobre dernier d'un Conseil interministériel présidé par le Premier ministre. Certaines mesures avaient été prises pour un meilleur accès aux médicaments anticancéreux. En 2010, un fonds national de lutte contre cette terrible maladie a été créé en vue de l'acquisition d'équipements de radiothérapie. Mais toutes ces mesures semblent insuffisantes, les malades étant toujours soumis à des délais improbables ce qui les pousse à aller d'une structure à l'autre quémander des séances de chimiothérapie ou de radiothérapie, pour leur survie. En fin de compte, l'état des lieux est toujours le même -il a fait l'objet hier d'une journée d'études au Sénat- alors que l'incidence de cette maladie est appelée à augmenter dans les années à venir. Les chiffres sont effarants, le nombre de cas passera de 120 à 300 pour 100 000 habitants dans les dix prochaines années alors que 40 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année.


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