Algérie

Rencontres cinématographiques de Béjaïa : le public applaudit



Rencontres cinématographiques de Béjaïa : le public applaudit
Connues pour la qualité de sa sélection, les Rencontres cinématographiques de Bejaia se distinguent encore avec un excellent choix des films au programme au bout du troisième jour. C’est la petite pépite de Yasmine Chouikh, « Jusqu’au bout des temps » qui a été projeté en soirée devant un nombreux public.

Très émue, la cinéaste se contentera de dire qu’elle est contente de projeter son film lors des Rencontres cinématographiques de Bejaia, une manifestation qui compte pour elle et pour son père, le cinéaste Mohamed Chouikh dont c’était l’anniversaire. Le public applaudit et le film commence avec un panoramique sur un cimetière Sidi Boulakbour isolé, loin des tumultes de la ville. Le décor est ainsi planté dans cet improbable lieu, théâtre d’une fiction sur la vie, la mort, l’amour et la religion. Le cimetière et deux camions déversent ceux venus en pèlerinage pour se recueillir devant la tombe des membres de leur famille. Djouher, un des personnages principaux du film que campe l’actrice Djamila Arres, connue pour son feuilleton «Chafika» donne de l’épaisseur à son rôle de femme, décidée à casser des tabous. Elle crédibilise son personnage qui débarque avec deux valises à la main. Contre toute attente, elle dit qu’elle est là pour préparer comme il se doit ses propres funérailles. C’est là une des perles de Jusqu’à la fin des temps. Djouher se fera aidé par le fossoyeur de Sidi Boulakbour, Ali, qui au fil des temps tissera un lien amoureux avec cette belle jeune dame. C’est l’amour au temps des cimetières. Campé par le comédien Boudjemaa Djilali, le personnage d’Ali occupe une grande place à l’écran alors que l’actrice, Imène Noel, apporte sa de la fraicheur et sa jeunesse. Elle séduit un autre personnage, le poète des soirées funéraires qu’elle finira par épouser. Il y a beaucoup d’humour dans le film, de belles scènes inédites. L’une d’entre elles, celle d’un jeune de Sidi Boulakbour qui veut faire des affaires avec des familles endeuillées, de la virée au village à bord d’une moto de
Djouher et Ali qui diffuse une belle complainte de Khaled, des pleureuses qui se défoncent sur commande au moyen de quelques billets de dinars. La cinéaste Yasmine Choukh réussit à créer une atmosphère délurée. La religion est omniprésente avec un imam «BCBG» toujours à l’écoute des citoyens et qui officie les cérémonies mortuaires. Ali se confie à lui et avoue que Djouher a refuser sa demande en mariage. L’imam lui demande alors de lui répéter sa conversation et là, Ali dira qu’il l’aime, qu’elle est belle, qu’elle a de beaux yeux. L’imam refuse d’en entendre plus. De trouvailles en trouvailles, Yasmine Chouikh tisse sa trame où l’amour côtoie la mort, la vie, l’hypocrisie mais la solidarité est là, présente à toutes épreuves. Ali déclare solennellement que la raison est morte, las et désespéré après le refus de Djouher, il décide de quitter Sidi Boulakbour jusqu’à la fin des temps.
Le film de Yasmine Chouikh est une merveille qui se savoure avec délectation.


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