«Le fantôme du musée», un court métrage d'atelier, a ouvert, dimanche soir, la 12e édition des rencontres cinématographiques de Béjaïa.L'?uvre, d'une quinzaine de minutes, non inscrite initialement au programme s'est imposée en raison d'un incident technique, qui a poussé les organisateurs à décaler la projection du film phare de la soirée, «El-wahrani» de Lyès Salem, et le remplacer, par cette réalisation enfantine, à laquelle a été accolée, «Oued el oued» de Abdenour Zahzah, un documentaire, consacré à la vie autour de l'oued Sidi Lekbir dans l'Algérois. Un menu inédit mais qui manifestement a sauvé la mise, car l'incident d'ordre technique (chute de tension électrique), qui s'est réédité plusieurs fois au cours des deux projections, a eu pour effet d'agacer beaucoup de spectateurs qui ont préféré simplement s'en aller. Il faut dire, que nombreux étaient ceux qui s'étaient spécialement déplacés pour découvrir la fresque romanesque de «El-wahrani», attirés par l'accueil élogieux que lui a réservée jusque-là la critique cinématographique. Pour autant, ceux qui sont restés n'ont pas nourri de regrets, appréciant les deux courts métrages, l'un gratifiant une vision enfantine et candide du monde et l'autre, croquant les aspérités de la vie et les espoirs d'en venir à bout. Réalisé par Stephen Dronval, metteur en scène de la compagnie «Alice» de Nantes (France), «Le fantôme du musée», met en relief l'histoire d'un groupe d'enfants curieux qui, en se rendant au musée, y découvrent un esprit qui leur parait malfaisant mais qui s'avère très amène. Et pour cause ! Il n'en est que la réincarnation d'une jeune fille morte au musée après avoir été abandonnée par ses parents. L'?uvre a été réalisée dans le cadre d'un atelier mis en place à Béjaïa durant les mois de mars et avril derniers. Elle est le résultat d'un travail collectif autant dans l'écriture du scénario, du tournage que du montage. Un «produit» tout en légèreté en somme, qui contraste fortement avec «Oued el oued» de Zahzah, qui livre une ?uvre lourde et réaliste, dans laquelle en suivant l'itinéraire de l'écoulement d'Oued Sidi Lekbir dans la Mitidja, il livre les secrets d'une région à la beauté fascinante mais qui renferme des souffrances et des douleurs sourdes. Marchant à pied, il filme et cumule les portraits d'individus souffrant la mal vie et l'indifférence et capte des paysages époustouflants, peut-être pour exorciser l'existence. En fait, le documentaire n'a pas de sujet, ni de fils conducteur. Tout y passe dans son déroulement. Le chômage, l'hygiène, l'environnement, la crise de logement, l'éducation, le maraboutisme, le mariage, le terrorisme, les élections... Autant de sujets juxtaposés mais séparés les uns des autres, sans offrir la moindre lecture concordante. Le choix est laissé au spectateur et à son imagination pour en décrypter les messages qui l'arrangent au mieux.
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Posté Le : 09/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.lnr-dz.com