Algérie

Rencontres cinématographiques de Béjaïa



Rencontres cinématographiques de Béjaïa
Soutien - Un grand élan de solidarité en faveur des Journées cinématographiques de Béjaïa est exprimé dans les réseaux sociaux, par des cinéastes, journalistes et autres cinéphiles ou amateurs du 7e art.Ce rendez-vous dédié au cinéma et qui se tient chaque année, depuis 2003, risque, selon ses promoteurs, de ne pas avoir lieu cette année et ce, à défaut de soutien financier.Abdenour Hochiche, président de l'association Project'heurts, initiatrice des Journées cinématographiques de Béjaïa, déclare : «La manifestation (les Rencontres cinématographiques de Béjaïa) passent par un moment difficile.»Pour lui, ce rendez-vous est compromis s'il ne reçoit pas un soutien financier.«Les Rencontres de Béjaïa devenues, au fil des années et des expériences, un rendez-vous incontournable dans le paysage culturel de la wilaya de Béjaïa et de toute l'Algérie, sont fragilisées par l'indifférence manifestée par le ministère de la Culture», dit-il.Ainsi, ces rencontres sont fragilisées financièrement.«Nous ne sommes pas sûrs de tenir la prochaine édition», déplore-t-il. Ainsi, Abdenour Hochiche regrette et s'indigne à la fois du fait que l'initiative de l'association Project'heurts subit une injustice par «les tenants du portefeuille destiné à aider la culture dans notre pays». Pour illustrer son propos, il explique : «Quelques chiffres sont nécessaires pour mettre en lumière cette injustice : en 2011, et après avoir reçu 500 000,00 DA, nous avons déposé un recours qui a été suivi d'une entrevue avec la chef de cabinet du ministère de la Culture, qui a abouti à une réévaluation de cette aide pour passer à 3 000 000,00 de dinars. En 2012, grande fut notre surprise lorsque nous apprenons que nous n'avons reçu que 300.000,00 DA, c'est-à-dire que le montant a été divisé par 10. Nous avons, suite à cela, refusé de signer le contrat-programme et déposé en décembre de cette même année (2012) un recours au ministère de la Culture ; celui-ci est resté lettre morte jusqu'à aujourd'hui. La cerise sur le gâteau de cette logique du ministère qui nous dépasse, nous a été réservée pour 2013 où nous n'avons rien reçu. Pour rester dans les chiffres nous avons reçu 0 dinar.»Toutefois, Abdenour Hochiche tient à préciser que, paradoxalement, «les rencontres se portent bien» dans la mesure où l'idée de ce rendez-vous cinématographique est partagée aussi bien par les professionnels du métier que par le grand public.C'est pourquoi, Abdenour Hochiche et toute son équipe refusent de se décourager pour autant.Un événement porté par une dynamiquePlus de 250 réalisatrices et réalisateurs ont vu leurs films projetés lors de ces rencontres depuis leur début. Plus de 30 jeunes ont suivi une formation sur l'écriture de scénarios de courts métrages encadrés par des professionnels de l'écriture scénaristique. «Cette dynamique s'est révélée très souvent porteuse, puisque des projets ont vu le jour à Béjaïa pendant ces rencontres, des producteurs ayant trouvé des réalisateurs et vice-versa, des acteurs ayant été repérés», souligne Abdenour Hochiche. Par ailleurs, les Rencontres Cinématographiques de Béjaïa, un événement porté par un groupe de jeunes conscients de l'importance d'organiser ce genre d'activités et de l'importance du maintien de cette dynamique de plus en plus porteuse, sont aussi «le point culminant d'un travail qui se fait au quotidien lors des différentes activités de l'association, à savoir un ciné-club qui se tient depuis 2003 de façon régulière, une nuit consacrée aux courts métrages qui se fait chaque année depuis 2004, sans oublier le côté pédagogique à travers les ateliers de formations destinés aux jeunes désireux d'apprendre les rudiments de cet art, comme par exemple l'atelier ?'Côté court'' d'écriture de scénarios de courts métrages dont la dernière cuvée a vu 11 jeunes participer à une formation de trois sessions (la dernière a eu lieu du 11 au 18 janvier 2014) sur l'écriture de scénario ponctuée par une rencontre avec un panel de producteurs algériens et une expérience formidable d'échange et d'enrichissement mutuel entre les deux parties.» Cette manifestation non compétitive, n'ayant de cesse de donner en Algérie, une impulsion au cinéma en se positionnant comme une véritable plateforme de rencontres et d'échanges sur le cinéma.Continuer coûte que coûteVoulant y croire jusqu'au bout, Abdenour Hochiche et son équipe travaillent déjà à la préparation de la prochaine édition, qui devrait avoir lieu selon la date fixée l'an dernier du 31 mai au 6 juin. Toujours motivés et animés par la volonté de surmonter les difficultés, ils continueront à mener les préparatifs.«Nous continuons à travailler sereinement pour la préparation de la prochaine édition comme nous continuons à faire les activités régulières de l'association», souligne Abdenour Hochiche, qui estime qu'il est temps, aujourd'hui, d'ouvrir le débat sur le financement des manifestations culturelles en Algérie et le financement de la création artistique sous toutes ses formes. «Les aides et les subventions doivent être faites dans la transparence et suivant des règles du jeu claires et transparentes», insiste Abdenour Hochiche, tout en s'interrogeant sur la raison pour laquelle le ministère de la Culture ignore les Rencontres cinématographiques de Béjaïa en réduisant les aides jusqu'à ne plus rien donner, et en appelant l'ensemble des acteurs de la scène culturelle et artistique à une réaction qui va ouvrir le débat sur la politique culturelle en Algérie.




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