Algérie

Rencontre sur l'édition en Algérie : Plaidoyer pour l'exportation du livre algérien



Rencontre sur l'édition en Algérie : Plaidoyer pour l'exportation du livre algérien
Le Syndicat national des éditeurs de livres (SNEKL) a appelé à la construction d'une bibliothèque dans chaque commune. Les débats sur l'industrie du livre sont rares. Elles ne sont visibles que lors du Salon international du livre d'Alger. Autrement dit, une fois par an ! Le Syndicat national des éditeurs de livres (SNEL) entend rompre avec cette tradition. Il vient d'organiser à la salle Ali Maâchi au niveau du Palais des expositions, en collaboration avec la Safex, la première rencontre nationale sur l'industrie et la promotion du livre. « Ces cinq dernières années, l'industrie du livre en Algérie s'est améliorée sur le plan contenu et qualité. Il y a un soutien de l'Etat. Editer 1000 livres par an est, à mes yeux, un grand soutien. Aussi, le SNEL a-t-il pris l'initiative d'organiser cette rencontre. Le SNEL ne doit pas se limiter à la participation aux salons. Notre rôle est de susciter le débat et d'organiser des conférences », a indiqué Ahmed Madi, président du SNEL.Il a cité l'exemple des droits d'auteurs qui, selon lui, ont été bien expliqués par Abdelhakim Taoussar, ex-directeur général de l'ONDA, lors de la rencontre. « Beaucoup d'auteurs ou d'éditeurs découvrent qu'ils ignorent des aspects liés à ces droits », a-t-il dit. D'après Fayçal Houma, vice-président du SNEL, les thèmes choisis lors de cette première rencontre avaient tous un lien avec la promotion du livre qui doit être perçue comme une 'uvre d'intérêt public. « Nous avons discuté de la promotion du livre dans les médias, du rôle des bibliothèques, du livre scolaire, des lois qui régissent l'industrie du livre. Nous avons essayé d'élargir le débat », a-t-il expliqué.Fayçal Houma a plaidé pour une meilleure présence du livre dans les médias, notamment à la télévision. Il est notoirement connu que l'ENTV réserve peu de place à la présentation du livre dans ses journaux ou dans ses émissions culturelles, programmées souvent à des horaires hors audience. Abdelhakim Taoussar a estimé qu'il est nécessaire de spécialiser les journalistes pour prendre en charge la critique littéraire dans les médias. Le dramaturge et écrivain Saïd Hamoudi a relevé qu'il faut renforcer la relation entre le livre et la presse. « Il ne faut pas avoir honte de recourir aux techniques du marketing pour promouvoir le livre. Le livre est certes une 'uvre culturelle, mais c'est également un produit qu'il faut vendre », a-t-il noté. Il a regretté l'absence d'une véritable presse spécialisée dans le domaine littéraire.Tayeb Ould Arroussi, directeur de la bibliothèque de l'Institut du monde arabe de Paris, s'est dit peiné par l'absence de normes universelles dans les bibliothèques en Algérie. Il a indiqué que la traduction dans le monde arabe atteint à peine les 1% par an. « En Grande Bretagne, la traduction vers l'anglais dépasse les 40% par an », a-t-il indiqué. Le Libanais Mohamed Ali Baydhoun, secrétaire général de l'Union arabe des éditeurs, a appelé à lever les barrières douanières et légales qui se dressent devant la distribution du livre dans le monde arabe. « Il faut régler le problème de la distribution du livre en améliorant les systèmes de transport.Cela exige également une meilleure répartition des bibliothèques », a-t-il estimé. Il a appelé à une réelle professionnalisation des éditeurs. « Il faut aimer ce métier pour réussir », a-t-il dit. Terar Abdelkarim, enseignant de bibliographie à l'Université d'Alger, a, lui, plaidé pour une politique du livre claire dans le pays. A la fin des travaux, les participants ont adopté plusieurs recommandations dont l'installation du Centre national du livre (CNL) qui tarde à venir, la création d'une bibliothèque dans chaque commune et l'encouragement de la lecture dans le milieu scolaire. Appel a été également fait pour adopter une loi régissant l'activité du livre en Algérie, pour réduire les taxes qui entrent dans la fabrication du livre, pour faciliter l'exportation du livre algérien et pour élaborer un programme de formation universitaire, en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur, dans les métiers de l'édition.A noter enfin que le SNEL a eu l'élégance d'inviter également Mohamed Adnane Bensalem, président de l'Union des éditeurs syriens, à cette rencontre, curieusement boudée par le ministère de la Culture.


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