Algérie - Apiculture

Rencontre scientifique à l’université de Béjaïa - Filière apicole: Un potentiel insoupçonné



Rencontre scientifique à l’université de Béjaïa -  Filière apicole: Un potentiel insoupçonné




Des scientifiques et des apiculteurs s’accordent sur la nécessité de développer cette filière et de booster la production du miel et des autres produits de la ruche.

La filière apicole: "recherche et développement" est le thème d’une rencontre qui a réuni scientifiques, étudiants et professionnels, organisée, jeudi dernier, au campus d’Aboudaou de l’université de Béjaïa, à l’initiative de l’Association des apiculteurs de la wilaya de Béjaïa, en partenariat avec la faculté de médecine et l’Association nationale de la culture, de la pédagogie et de l’information.

La rencontre est une première du genre que l’Association compte rééditer. Son objectif est de jeter des ponts entre le monde scientifique et les apiculteurs, dans le but de développer la filière et de booster la production du miel et des autres produits de la ruche.

Passant en revue l’état de la filière apicole en Algérie, le docteur Abdelmadjid Bouchouareb, médecin spécialiste et chercheur en apithérapie, a déclaré: «Il y a un potentiel insoupçonné qui peut générer 3 milliards de dinars par an et plus de 10.000 emplois, rien qu’en exploitant les produits dérivés du miel. Mais pour y parvenir, il faut respecter les normes modernes d’apiculture, à l’instar du changement des reines, de la transhumance, des soins ou de l’insémination artificielle.»

Le conférencier a insisté, à cet effet, que la rentabilité en apiculture n’est atteignable que si tous les produits de la ruche sont exploités, plaidant pour que le travail soit «axé sur la valorisation du miel algérien parce qu’il est l’un des plus riches en enzymes au monde».

«Avec un million de ruches à l’échelle nationale, nous devons normalement produire des tonnes de pollen et des quantités considérables de gelée royale et de propolis», a-t-il ajouté.

Le docteur met en exergue les critères de détection d’un bon miel, notamment sa teneur en HNF, mettant en garde contre les produits apicoles importés, en particulier ceux en provenance de Chine.

«L’Algérie peut bloquer plus de 50% du miel importé si elle se mettait à contrôler le taux de HNF qu’il contient. Si celui-ci est trop élevé, le miel est bon à jeter et peut être dangereux pour la santé», a-t-il dit.

Labellisation

C’est le cas aussi, selon lui, de la gelée royale ou de la propolis artificielle.

«Beaucoup de consommateurs de ces produits, en particulier les personnes malades, sont abusés par les vendeurs de miel et des produits de la ruche, tels que la gelée royale ou la propolis, en leur refourguant de faux produits artificiels qui peuvent s’avérer impropres à la consommation», avertit le conférencier.

Dans sa communication intitulée «Les effets thérapeutiques scientifiquement prouvés des produits de la ruche», le Dr Bouchouareb a mis en relief l’effet d’excipient, antiseptique et anti-inflammatoire du miel ainsi que les vertus thérapeutiques du pollen, de la gelée royale et de la propolis. Il défend, au passage, le traitement biologique des ruches et l’introduction dans la médecine des soins à base des produits de la ruche.

Abdelmadjid Bouchouareb informera, en outre, qu’un travail est en train de se faire pour la labellisation du miel de jujubier et de «forbe», deux variétés, selon lui, non impactées par les pesticides.

A noter que d’autres communications ont été données lors de cette rencontre nationale.

M. Meziani, PDG de l’entreprise Profer, a donné une conférence intitulée «Filière apicole: de la production à la commercialisation».

De son côté, le docteur Latrèche Hamidou est intervenu à propos de la production de la gelée royale, l’élevage des reines et la sélection, tandis que la professeure Rachida Benguendouze a donné une communication sur «La production du pollen et la pollinisation en Algérie et dans le monde».


Photo: Zoom sur la filière apicole

M. H. K.







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