Algérie

Rencontre régionale de la sûreté sur la violence dans les stades



Rencontre régionale de la sûreté sur la violence dans les stades
Le phénomène de la violence dans les stades et les moyens pour lutter contre ce fléau qui va crescendo ont été singulièrement abordés, jeudi à Oran, par le directeur de la sécurité publique (DSP) de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).Une rencontre régionale a regroupé les personnalités des instances concernées, les autorités locales et les responsables des services de police de l'ouest du pays. De prime abord, le directeur de la sécurité publique, Aïssa Naïli, a tenu à affirmer que cette campagne de sensibilisation n'a aucun lien direct avec le décès tragique du joueur camerounais Albert Ebossé à Tizi Ouzou. Il soulignera à cet effet les efforts déployés par l'Etat et les collectivités locales depuis de nombreuses années pour venir à bout de la violence dans les stades. Le DSP a préféré s'attaquer aux causes de ce mal qui ronge le football à la racine.Tout le monde se dit responsable mais ne l'est pas en cas de débordement. Car la police ne doit plus faire face seule à cette situation qui implique toutes les parties en relation avec l'organisation d'un match de football, assurant que "nous n'avons pas d'interlocuteur valable avec qui prendre attache et, en fin de compte, on ne sait plus qui décide quoi et qui fait quoi".Le DSP a mis le doigt sur la plaie en exhortant tous les intervenants à prendre leurs responsabilités. L'homologation des stades dans un piteux état, l'inexistence des issues de secours, l'absence des cloisons d'isolement entre les gradins et des couloirs de protection, la vétusté du produit de construction qui est utilisé comme projectiles par certains supporters, le manque d'encadrement de ces derniers par leurs clubs respectifs, l'absence de contrôle au niveau des entrées des stades,l'absence de toilettes et de l'eau potable à l'intérieur des infrastructures, l'obsolescence du système de la billetterie et la désorganisation structurelle des comités de supporters ont été mis en exergue par le représentant de la DGSN.Ce dernier dira à l'attention des dirigeants des clubs : "Je vous demande d'adhérer aux dispositions juridiques légales pour protéger nos stades des effets funestes de la violence."Il insistera lourdement sur la nécessité de la mise en place d'un plan de sécurité interne de l'infrastructure sportive qui doit être établi par le club et mis à la disposition du public. Selon lui, ce document doit comporter l'ensemble des caractéristiques techniques relatives aux structures d'accueil dans l'enceinte du stade. "Les campagnes de sensibilisation ne pourront pas donner leurs fruits si les responsables sportifs et les autorités locales ne jouent pas pleinement leur rôle", a encore indiqué M. Naïli. Cette intervention du DSP, même si elle n'était pas du goût de certains intervenants, aura eu le mérite de soulever les problèmes de fond. "Comment se fait-il que les commissions de coordination ne se réunissent pas avant un match de football pour dégager une vision globale des volets techniques '", déplore l'orateur.Pour lui, le moment est venu de dire qu'il y a des lois qu'il faut appliquer et faire appliquer par les instances sportives dans le pays, ajoute-t-on. Car, précise M. Naïli, la police ne peut pas déployer à chaque match de football entre 1000 et 3000 policiers. "Ce n'est pas à nous de canaliser les foules, organiser le service d'ordre, servir d'ambulancier en cas d'accident, déployer nos médecins pour secourir les supporters, régler le problème d'AEP et d'électricité dans les stades", déclare-t-il.Il propose dans ce contexte la création d'un organisme agréé par l'Etat, destiné à la formation des stadiers, auprès du ministère de l'Intérieur ou de celui de la Formation professionnelle.Le recrutement des stadiers est d'autant plus important qu'une loi a été créée en application des dispositions de l'article 206 (loi13/05) en date du 23 juillet 2013 relative à l'organisation et au développement des activités physiques et sportives. Reste que pour certains présidents de club, les causes de la violence demeurent intrinsèquement liées à l'inégalité des subventions allouées aux clubs de D1 et D2 ainsi qu'à la modicité de la rémunération des arbitres qui font du bâclage dans les stades, selon le président d'un club de football.




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