Algérie

Rencontre-Littérature africaine : De Djanet à Alger



Au continent où l'oralité est reine, la littérature se glisse dans les tracesdu passé lointain ou récent. Du 12 au 15 avril, Djanet avait accueilli un colloque international de grande facture qui lui avait valu, durant, le titre de Capitale des littératures africaines. Organisé par les Universités d'Alger, d'Angers et de Blida, il avait porté sur « Les littératures africaines, écritures nomades et inscription de la trace ». Parmi les invités d'honneur, figuraient les écrivains Jamal Mahjoub, Véronique Tadjo et Aristide Tanagda ainsi que Rachid Boudjedra. Aujourd'hui à 14 h 30 dans la salle des conférences du CCF d'Alger, la rencontre de Djanet trouvera un écho avec une table-ronde qui réunira, sur le même thème, les organisateurs du colloque international et leurs invités d'honneur.L'animation sera assurée par notre collaborateur, Benaouada Lebdaï, maître de conférences à l'université d'Angers, spécialiste de littérature africaine comparée anglophone et francophone et coordonnateur des échanges entre les universités d'Alger et d'Angers. Autour de lui, Jamal Mahdjoub, écrivain soudanais de premier plan dont le deuxième roman Le télescope de Rachid commençait son action à Alger, du temps de la Régence ottomane. Sa production littéraire le situe désormais comme le plus grand représentant littéraire de son pays, notamment après le décès récent de Tayeb Salah. Né à Londres d'un père soudanais et d'une mère anglaise, Jamal Mahjoub a grandi à Khartoum et vit actuellement à Barcelone. Ses origines métissées comme ses parcours géographiques lui ont donné une richesse culturelle exceptionnelle ce qui explique aussi la thématique constante de ses romans (sept à ce jour) où la question de l'identité est omniprésente. Considéré comme une plume raffinée et originale de la littérature d'expression anglaise, il a reçu plusieurs prix et récompenses comme le Prix NH Mario Vargas Llosa de relatos, The Guardian Heineman African Short Story Prize et le prix l'Astrolabe du festival Etonnants voyageurs.En outre l'Ivoirienne Véronique Tadjo est poétesse, romancière et auteure de livres pour la jeunesse. Elle a vécu et étudié dans son pays natal avant de s'installer en Afrique du Sud où elle enseigne le français à l'Université de Johannesburg. Le comédien et auteur Aristide Tarnagda est né en 1983 à Soumagou, au Burkina Faso. Il a été révélé en 2004 par les Récréâtrales de Ouagadougou. Sa rencontre avec Koffi Kwahulé a influencé et activé son engagement dans l'écriture qu'il pratique en relation avec le théâtre où il est bien connu, notamment en Europe. Un Algérien, une Ivoirienne, un Anglo-soudanais et un Burkinabé, comme une préfiguration des rencontres que nous réserve le 2e Festival Panafricain d'Alger (juillet 2005), iront donc sur les traces des « traces » de Djanet, non plus devant un parterre de doctes spécialistes mais un public divers en âges et niveaux et aux questions parfois remuantes. La table-ronde se propose donc de « dupliquer » la thématique de Djanet, cependant dans une perspective plus large de la littérature africaine. Ainsi que le précise Benaouda Lebdaï : « L'écriture nomade, qui fonde la différence, n'est pas sans strates car, précisément, la différence ne se pense pas sans la trace, racine de l'écriture. (J. Derrida. De la grammatologie). » Les traces sont de la visibilité déplacée et dans le jeu de piste qui consiste à les retrouver, les échanges peuvent être passionnants.


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