La réunion FAF-clubs de football des Ligues 1 et 2, tenue mercredi dernier, s'est déroulée sans ordre du jour et n'a abouti à aucun résultat concret. Cette réunion a vu l'absence de plusieurs présidents de clubs, alors que l'invitation a été adressée aux 32 clubs des Ligues 1 et 2.Les présidents de club n'étaient pas emballés à prendre part à cette réunion dans la mesure où aucun ordre du jour n'a été établi. Ils ont été invités à débattre du bilan de la phase aller du championnat, alors que la FAF aurait pu établir un bilan chiffré et arrêter un ordre du jour avec des points précis afin qu'il y ait un débat fructueux et des décisions concrètes et efficaces.
Il n'y a eu rien de cela puisque dans leurs déclarations, les quelques présidents de club qui ont assisté à la réunion se sont contentés de dire que les différentes parties ont «bien discuté». Le président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar s'est aussi «félicité» de la tenue de cette réunion au cours de laquelle «il y a eu un débat franc et sans aucune animosité ou accrochage». En fait, cette réunion a été décidée par les pouvoirs publics qui ont instruit la FAF et la LFP de calmer le jeu afin d'éviter une recrudescence de la violence, alors que la conjoncture générale en Algérie demeurait sensible. L'épisode de la JSK et les déclarations de son président, Cherif Mellal, ont mis à nu l'incompétence de la FAF et la LFP à gérer le football algérien. Plus grave encore, par leurs décisions non conformes à la réglementation en vigueur et leur manque de lucidité, ces deux instances de football ont transformé cette discipline sportive en un facteur attisant la violence, alors qu'il s'agit d'un spectacle et un jeu qui cimentent les liens au sein de la société. C'est pour cette raison que le président de la LFP voulait mettre en valeur «l'esprit d'amitié et de fraternité» dans lequel s'est déroulée la réunion, au moment où les véritables problèmes du football national restent toujours en suspens. En ce sens, le président de la Commission fédérale d'arbitrage, Mohamed Ghouti, n'a pas compris le silence des invités à cette réunion sur l'arbitrage. «Nous aurions souhaité que les présidents de club évoquent l'arbitrage.
Ils n'en ont pas parlé lors de cette réunion», a déploré Ghouti. En effet, il est étonnant pour ne pas dire hypocrite de la part des présidents de clubs et leurs représentants de passer sous silence les problèmes d'arbitrage. Ces dirigeants multiplient leurs déclarations aux médias pour critiquer et dénoncer l'arbitrage, mais adoptent la politique de l'autruche quand ils sont en face du premier responsable du football algérien et n'évoquent aucunement l'arbitrage.
C'est dire que la situation actuelle de l'arbitrage arrange tout le monde. La déclaration du président de la FAF, Kheireddine Zetchi, à ce sujet, demeure démagogique quand il a menacé de radiation un arbitre qui commet des erreurs.
Le président de la FAF devrait prendre l'exemple de la CAF, qui a convoqué l'arbitre algérien Abid Charef et les dirigeants de l'ES Tunis qui l'ont accusé de corruption. La FAF gagnerait à faire de même en convoquant les arbitres accusés de même que les présidents et les dirigeants de clubs qui les accusent afin de prendre des décisions courageuses. Il n'en est rien de cela car les accusations continueront de fuser de partout, la FAF exigera des «preuves matérielles» et les arbitres seront «mis au frigo momentanément». Au cours de cette réunion, la FAF et les clubs ont fait semblant d'évoquer des questions qui n'ont jamais trouvé de réponse et qui restent toujours en suspens. En ce sens, dix ans après le lancement du professionnalisme dans le football algérien, les clubs ne paient toujours pas leurs impôts et les cotisations des joueurs à la CNAS. Toutefois, ils continuent d'exiger plus de subventions et la revue à la hausse des revenus des droits de retransmission télévisuelle des matches de championnat.
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Posté Le : 08/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Mohamed
Source : www.lequotidien-oran.com