Algérie

rencontre-débat à Alger



Alliances et littérature La Ligue des écrivains de la différence (El Ikhtilaf) s?est surprise en organisant une rencontre-débat, mardi dernier, à la médiathèque Bachir Mentouri, à Alger. Le romancier Bachir Mefti et Assia Moussaï de l?association littéraire étaient accompagnés de Miloud Chennoufi et de l?universitaire et romancier Mohamed Sari, rejoints en fin de rencontre par le poète Abderrazak Boukebba. « Médiocrité de la vie culturelle dans notre pays », tel était le thème tranché de la rencontre qui a débouché sur un sujet de l?actualité littéraire immédiate : le fonds d?aide à la création du ministère de la Culture. Ce fonds a été l?objet d?une polémique déclenchée dans la semaine par Tahar Ouettar, romancier et président de l?association littéraire El Djahidhia. Il a ouvert le feu sur la poétesse Rabia Djelti, responsable de la direction des arts et des lettres au ministère de la Culture et du fonds que le romancier a décidé de boycotter. La poétesse, qui a refusé de commenter les propos de M. Ouettar, s?est toutefois contentée de dire que le propos de ce dernier était « hors sujet ». « Nous sommes certainement les premiers à avoir signé une convention avec la direction des arts et des lettres », a annoncé la présidente de la ligue El Ikhtilaf, Assia Moussaï. Selon elle, cette convention astreint son association à assurer la distribution des livres et à se lier aux auteurs avec des contrats, ce qui, reconnaît-elle, ne se faisait pas auparavant. Le troisième point réside dans l?impression des livres qui se fera auprès d?un imprimeur étatique, l?Enag. Un détail qui secoue les us entourant jusque-là une des rares contributions institutionnelles à l?édition du livre. « Il est bizarre que les leaders de la répression intellectuelle parlent aujourd?hui de libertés et de censure », s?est exclamé, pour sa part, Bachir Mefti. Tahar Ouettar, a reproché à Mme Rabia Djelti sa décision de mettre au secret la composante de la commission de lecture chargée de sélectionner les livres éligibles à l?aide institutionnelle. M. Chennoufi, universitaire au Canada, auteur chez El Ikhtilaf de Grandes puissances et islamisme, et M. Sari se sont déclarés hostiles à cette mesure. Selon Sari, un membre de cette commission « secrète », dont il connaît le nom, « ne connaît même pas l?alphabet arabe ». Quel crédit donner à cette assertion intempestive, sachant que cette structure emploie différentes déclinaisons linguistiques ? La rencontre-débat de mardi dernier a été phagocytée par le tumulte des tirs croisés. Assia Moussaï s?est plainte des conditions qui entourent la gestion des affaires culturelles. « Le niveau de gestion est tel que nous sommes amenés à composer avec des personnes et des humeurs, sans aucune perspective de construction du secteur. L?accumulation ne peut avoir lieu dans ces conditions », a-t-elle expliqué. Des conditions qui amènent aussi associations et acteurs culturels à se poser dans des alliances. La littérature, dans ce schéma, se nourrit plus d?un esprit d?allégeance à la recherche de ressources inespérées que d?une perspective d?épanouissement.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)