Algérie

Rencontre «banque-entreprise» : le contexte algérien est des plus contraignants Economie : les autres articles



Rencontre «banque-entreprise» : le contexte algérien est des plus contraignants                                    Economie : les autres articles
L'Algérie compte seulement 5 millions de cartes (2 millions jamais retirées et 3 millions pas utilisées), 1500 distributeurs automatiques de billets (DAB) et une agence bancaire pour 25 000 habitants.
Secteur bancaire et financier à la traîne, problématique de la pénalisation de l'acte de gestion, risques de change' l'entreprise privée algérienne évolue dans un contexte des plus contraignants. «Les instruments de financement de la croissance ne sont pas disponibles», a déploré avant-hier l'économiste Najy Benhassine à l'occasion d'une rencontre sur le thème de la relation «banque-entreprise», organisée à Alger par le Forum des chefs d'entreprises (FCE). Selon lui, l'accès au financement demeure la principale contrainte du privé algérien ; l'investissement par le privé est au plus bas et la demande de garantie est plus élevée.
D'après une étude comparative avec les secteurs bancaires de 15 pays à revenus intermédiaires, l'Algérie occupe, sur plusieurs indicateurs internationaux, dans la plupart des cas, la dernière place. «Il y a un problème de gouvernance dans les banques publiques et un manque de compétition en Algérie comme dans le monde», a fait savoir l'orateur. Najy Benhassine plaide, entre autres, pour la libéralisation de l'acte d'investir, le rééquilibrage de la place bancaire entre privé et public pour stimuler la concurrence, le renforcement de l'infrastructure bancaire et la dépénalisation de l'acte de gestion. «L'Algérie a 20 ans de retard par rapport à d'autres économies. Il est temps de retrousser les manches», insiste l'économiste.
De son côté, l'expert Mahrez Hadj Seyed est revenu sur la faible bancarisation dans le pays. L'Algérie compte seulement 5 millions de cartes (2 millions jamais retirées et 3 millions ne sont pas utilisées), 1500 DAB et une agence pour 25 000 habitants. La Tunisie dispose de 2,2 millions de cartes, 1570 DAB et une agence pour 9530 habitants. Au Maroc, 8 millions de cartes sont en circulation, 5042 DAB et une agence pour 12 540 habitants. «Nous avons des insuffisances et des retards. Le système n'est pas fiable. Les objectifs étaient trop ambitieux. Mais les conditions de lancement étaient catastrophiques : billets de banque qui bloquent les appareils, problèmes de télécommunications, DAB régulièrement en panne, etc.», dit-il. Autre problème évoqué : le refus des commerçants d'utiliser les TPE (terminaux de paiement monétique). L'Algérie compte 4000 TPE alors que le marché est demandeur de 40 000 TPE, selon lui. En guise de solutions, l'orateur a plaidé pour la mise en place d'une autorité pour mener la bataille de la monétique et adapter le cadre juridique et institutionnel.
Par ailleurs, le professeur en économie Chérif Ilmane a insisté, quant à lui, sur la nécessité et la possibilité de la mise en place d'un système de couverture des risques de change, mesure justifiée par le fait que les importateurs et les exportateurs continuent de subir le risque de change (principalement sur l'euro et le dollar). Il a suggéré que la Banque d'Algérie mette plus de ressources en devises à la disposition des banques.
Consultant financier, Mohamed Belfodil est revenu sur la problématique de la dépénalisation de l'acte de gestion au sein des banques publiques. Selon lui, les banques évoluent dans un climat «contraignant». «J'ai vu des gens qui ont été interpellés par la justice même si les projets pour lesquels ils avaient donné leur accord avaient réussi», a confié cet ancien PDG de la BADR. D'après lui, le maintien de cette disposition «freine la distribution des crédits». A contrario, elle n'a pas, selon ses propos, empêché l'éclatement d'une flopée de scandales au sein des banques.


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