Dans un point de presse organisé à la maison de jeunes de Draâ-El-Mizan par l'association Amgud, Akli D., en généreux, complice et professionnel est revenu longuement sur son parcours musical mais aussi sur ses projets d'avenir.
En effet, le troubadour de la chanson kabyle, qui a su mêler le jazz, le folk et le chaâbi bien de chez nous, agrémentés par une belle poésie kabyle, a répondu avec spontanéité à toutes les questions des gens de la presse. Sans oublier une expression propre à lui : «Chabhane oudhmawane nwane», ce qui veut dire en français «vos visages sont illuminés» pour commencer sa mini-conférence de presse. Avant tout, le chanteur a tenu à expliquer le retard mis dans la production d'un nouvel album en signifiant que produire uniquement pour le faire n'est pas sa devise car, estime-t-il, ce n'est une pas chose aisée que de faire un travail fini, il faut du temps, des moyens et une bonne inspiration. «Un album est comme une balle, une fois sur le marché, c'est pour de bon, on n'aura pas une chance pour faire des retouches, ce n'est pas un concert, personnellement la culture du panier n'a pas de place chez moi. Le public mérite tout le respect, il a droit à un travail fini.» A cet effet, Akli D. déclare que son nouvel album intitulé Paris Hollywood sortira le 10 octobre en France. Il comporte 13 chansons dont 11 en français avec quelquefois un mélange kabyle-français et deux entièrement en kabyle, une où il rend hommage au rebelle Matoub Lounès et une relative à la maison familiale du bled qui s'intitule «Akham nagh». Interrogé sur le pourquoi de chansons composées dans la langue de Molière, il expliquera que c'est dû au harcèlement des amis, des journalistes et autres pour savoir ce qu'il chante exactement et il a fini par le leur expliquer dans cet album. Concernant la sortie de l'album en Algérie, le troubadour de la chanson kabyle nous a fait savoir qu'il ne sortira qu'en Europe parce que la maison de disques de France ne possède des accords qu'en Espagne, Belgique, Suisse, mais il n'oublie pas son public en Algérie, il travaille sur un album qui verra le jour dans deux mois au plus tard. Il dénoncera le manque de professionnalisme de la majorité des éditeurs de chez nous. «Je veux un contrat en bonne et due forme avec des concerts et des plateaux-radio comme cela se fait à travers le monde. Basta l'arnaque, il faut que les artistes s'organisent pour défendre leurs droits afin d'éloigner cette culture du panier qui gangrène la chanson en général et kabyle en particulier», ajoutera-t-il. Se déclarant «citoyen du monde», Akli D. avoue qu'il adore cette expression car il milite pour qu'il n'y ait pas de frontières entre les Terriens et la politique du «cloisonnement » est finie car le monde est devenu trop petit grâce au Net qui offre la possibilité de faire des échanges. «C'est grâce aux échanges que j'ai rencontré des gens formidables tels que l'abbé Pierre et le fils de Gandhi. La culture ça se véhicule à travers le monde pour sa vulgarisation, la nôtre est très riche et comme disent les Indiens d'Amérique, “quand le vent souffle, l'herbe pousse”». En parlant de l'«émigration», le conférencier dira que ce n'est pas une partie de plaisir avec les problèmes de racisme, de chômage mais surtout le nouvel ordre mondial très douloureux et qui freine les pays dits émergents et la parade trouvée par les pays super-puissants est la colonisation à distance de peur d'être concurrencés véritablement. Il regrettera ensuite le fait que jeunesse tente par tous les moyens de s'exiler parfois en fondant un foyer avec des femmes très âgées, parfois plus âgées que leurs mères. «Il est vrai que les jeunes ont le droit de rêver, enchaîne-t-il, mais qu'ils le fassent dignement chez eux.» Enfin, le projet de la caravane berbère qui, faut-il le rappeler, a commencé chez lui à Draâ-El-Mizan en 2009, sera relancé incessamment pourvu qu'il y ait des partenaires, des gens de bonne volonté, des sponsors et des associations culturelles telles que Amgud qui a accueilli la première édition. Cette fois-ci, la caravane démarrera de France, se rendra en Algérie au Niger et au Mali. Il y aura des ateliers pour enfants, des concerts animés par plusieurs groupes étrangers et algériens. Cette manifestation est un festival artistique itinérant ayant pour but de valoriser l'échange culturel international à travers le paysage berbère. Il permettra un rapprochement entre les musiciens, la découverte de jeunes talents, leur apporter assistance pour aller de l'avant et redorer le blason de la musique berbère.
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Posté Le : 29/09/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane S
Source : www.lesoirdalgerie.com