Dans les différentes définitions concernant la photographie, il en découle un sens multiple, dont celui de la technique qui permet de créer des images par l'action de la lumière mais également l'image obtenue par cette technique.
Sur ce sujet, les spécialistes affirment que la photographie s'apparente alors à l'écriture de la lumière. Mais au-delà de ce que les yeux regardent, observent, scrutent et détaillent, il existe une autre lecture, celle de la sensibilité que seuls les mots peuvent décrire. C'est dans ce sillage que l'auteur Hamid Grine a axé son intervention, samedi, à 15h, au Musée national d'art moderne et contemporain, dans le cadre du cycle des conférences-débats, organisé pendant le 2e Festival national de la photographie d'art abrité par cette institution. Intitulée la Photo comme stimulateur de l'écriture, l'orateur est intervenu après Mustapha Bougadou (sociologue et expert en sciences de la communication et du journalisme) qui a abordé le sujet de 'l'image, entre problématique, enjeux et perspectives'. Cette rencontre était modérée par
Mme Nariman Zehor Sadouni. Pour amorcer sa communication, Hamid Grine aborde sa propre histoire et raconte à l'auditoire comment il est arrivé à l'écriture. Adolescent, il avait trois cousins.
Un qui était poète, un autre luthiste et le dernier photographe. En écoutant les poèmes du premier, il a tenté de 'rimailler' sans succès ; avec le deuxième, il racontait avec des mots les mélodies qu'il écoutait, en vain. Avec le troisième, c'est l'illumination. Grâce à la photographie, il pouvait dire ce qu'il voyait, ce qu'il ressentait sans se soucier d'être en cohérence avec l'interprétation des autres. Etayant ses propos, il confie que son cousin lui a montré le portrait d'un joueur anglais, s'essuyant le front, lors d'un match de la Coupe du monde de 1966 avec une légende : 'Dans ce geste de Bobby Charlton, c'est toute l'Angleterre qui est fatigué'. 'C'est à partir de ce moment, grâce à cette photo et à ses mots qui m'ont plus impressionné que les plus beaux poèmes de Hugo ou la prose de Stendhal, que j'ai décidé de me mettre à l'écriture. D'abord des légendes, ensuite un journal intime, et puis la presse et puis les essais et puis le roman', a déclaré M. Grine. Et d'ajouter : 'On arrive à l'écriture par des chemins de traverse'. Pour lui, la photo influe dans l'écriture. 'Quand j'écris, j'ai une succession d'images' qui permettent le déroulement de la trame, a-t-il souligné. 'Les écrivains ont besoin de se nourrir d'images pour écrire', a-t-il confié, arguant que la photo et/ou l'image ' qui sont silencieuses et non muettes ' sont des stimulants. Toutefois, cela ne suffit pas, car pour écrire, selon lui, il faut 'beaucoup de patience et de persévérance, un peu de talent et un maximum d'observation'.
Amine IDJER
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Posté Le : 31/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine IDJER
Source : www.liberte-algerie.com