Algérie

RENCONTRE AVEC FETTA



L’artiste aux doigts de fée
Un petit atelier, des robes aux couleurs chatoyantes et dont la coupe est propre à inspirer des folies aux femmes, c’est là tout l’atelier Nouara. Niché à la nouvelle-ville de Tizi Ouzou, l’atelier emploie, pour l’heure, une couturière et la maîtresse des lieux, Hoceini Fetta. Les yeux rieurs, le sourire avenant, elle nous invite à entrer dans son antre, en fait, une ruche où seules deux abeilles bourdonnent pour faire leur miel, un miel conçu uniquement à la gloire de la femme. La robe kabyle se conjugue sous toutes les formes et les couleurs de la plus gentille à la plus belle.L’atelier est agréable avec cette touche bien féminine, propre et studieux. Fetta nous raconte ses débuts dans cet art: «Je suis issue d’une famille de couturiers, ma mère, mon père, bref, toute la famille est adepte de l’aiguille.» Fetta a ouvert, explique-t-elle, cet atelier en 2006. «J’ai démarré avec une vieille machine Singer et j’aspire, désormais, grâce à un prêt de l’Angem, à acquérir six machines industrielles avec, si possible, des stagiaires. D’abord, elles apprendront le métier et ensuite, elles participeront à rehausser la robe kabyle. Pour l’heure, je combats seule, il y a de quoi. Fort heureusement, j’ai l’aide de mes parents. Mon but immédiat est la préparation du Festival de la robe kabyle qui se tiendra du 17 au 19 août à la Bibliothèque du Hamma à Alger.»Fetta égrène les diverses manifestations auxquelles elle a participé: expositions dans les wilayas de Saïda, à Riadh El Feth Alger (Kheïma arabe), au Théâtre de verdure à Alger à l’occasion d’«Alger, capitale de la culture arabe 2007», à Aïn Defla, Rouiba et ailleurs. Comme violon d’Ingres, Fetta a le théâtre et le cinéma dans le sang. Elle a participé au film réalisé par Ali Djennadi sur Lalla Fathma N’soumeur où elle tient le rôle principal. Elle a également joué dans le film de Hemmar, la Peste, où elle a incarné le rôle d’infirmière.Comme elle avoue avoir une vie sociale bien remplie. «Je suis dans plusieurs associations où j’aide comme je peux.» Elle revient un instant sur la couture en disant «se sentir bien quand elle est devant un modèle à créer, et le tissu est un monde merveilleux qui est aussi de l’art». «Il fut un temps où c’était plus que difficile, on peut dire que j’ai tiré le diable par la queue. J’avais travaillé d’abord à l’APC puis dans une agence immobilière, mais c’est dans la couture et l’art que je me sens épanouie.» Fetta qui, tout en parlant, montre ses plus beaux modèles qui ne dépareilleraient pas une grande vitrine, avec des motifs, des décorations tout en galons et autres zigzags et broderies, affirme qu’elle se délasse avec un bon livre, mais «les livres sont chers et les bibliothèques pas toujours présentes». «Je veux rendre hommage à mes parents qui m’ont transmis cet art et m’ont permis de me réaliser dans le monde du cinéma et du théâtre.»
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