Algérie

Rencontre aujourd'hui des P/APC avec le président de la République : Les maires face au diktat de l'administration



Nos valeureux maires vont porter, ce matin, leurs beaux costumes pour aller à la rencontre du président de la République. Dans la forme, ce sera une première pour ces édiles locaux qui, pour beaucoup d'entre eux, s'arracheront à l'anonymat de l'arrière-pays, le temps d'une journée, à Alger, la capitale. Et pourquoi pas faire bronzette sur la côte ouest, histoire de se mettre au niveau de la jet-set algéroise et se rapprocher un peu du centre du pouvoir ' Moretti et Sidi Fredj ', où tout se fait et se défait en Algérie. Nos maires vont studieusement écouter le discours de « Sid Ra'is » qu'ils vont applaudir à tout rompre et apprécieront de près le regard perçant du ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni. Mais dans le fond, ils se rendront compte que les problèmes sont ailleurs que dans le discours, fut- il du chef de l'Etat. En l'occurrence, cette « conférence nationale des maires » qui aurait dû être le couronnement d'un processus de libération politique et bureaucratique de l'élu vient rappeler que le pouvoir s'accroche à sa politique de nivellement par le bas et dans le mauvais sens.On va sans doute soumettre les maires à un lourd cahier des charges à la fin de la grand-messe d'aujourd'hui. Une pile de recommandations ' instructions va leur être soigneusement remise en guise de code de « bonne conduite ». Mais nos P/APC, affublés par abus sémantique du titre de « premier magistrat de la commune », repartiront, sans doute, comme ils sont venus : c'est-à-dire sans aucune prérogative supplémentaire à leur maigre autorité. L'actuel code communal ayant vassalisé son pouvoir face au chef de daïra ou de wali délégué, le maire est réduit à gérer l'état civil.Quant à réaliser ses engagements vis-à-vis de ses électeurs, le président d'APC en Algérie est à la merci de l'administration puisqu'il doit à chaque fois croiser les doits pour que les délibérations votées par son assemblée ne soient pas rejetées par le chef de daïra ou le wali délégué. Pour cause, les autorités par un calcul politique évident ont justement délégué les pouvoirs de l'élu local au représentant désigné par l'administration. Le comble est que cela est fait au nom de la bonne gouvernance à l'algérienne' Mais tel un boomerang, celle- ci est revenue à la figure des décideurs sous forme d'une cascade de détournements des deniers publics et du pillage des ressources foncières des collectivités locales qui ont achevé le peu de crédit qui restait aux APC.Le fait qu'on organise une « conférence des maires » avant même de doter ceux-là de réelles prérogatives est une façon de placer la charrette avant les b'ufs. A moins que cette messe ne serve finalement de rampe de lancement à une campagne pour une « Ouhda Thalitha » (troisième mandat). Quant au code communal annoncé depuis 2005, il peut toujours attendre'


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