Le Musée national des beaux-arts a organisé dernièrement, au sein de l'établissement à Alger, une table ronde autour de l'histoire de l'art pictural algérien.
Devant un parterre d'invités dont des plasticiens comme Bachir Yelles, Mustapha Adane et Salah Hioun, l'initiatrice de cette rencontre, la directrice du musée, Mme Dalila Orfali, accompagnée de Rachid Akache, connu dans le milieu artistique, a animé le débat mené à bâtons rompus par les intervenants qui, pour la première fois, se sont essayés, chacun à son tour, à des réflexions sur l'art et les tendances picturales qu'incarnent les artistes peintres algériens. Selon Mme Orfali, il s'agit de prendre le taureau par les cornes et poser les jalons d'une écriture véritable de l'histoire de l'art pictural algérien, son influence, sa dimension, ses tendances, son idéologie, ses connexions avec les autres arts, et ce, en puisant des archives, en recueillant des témoignages et surtout se lancer dans un travail basé sur une approche académique sur lequel doivent plancher les spécialistes dans l'histoire de l'art. Car depuis fort longtemps, dira-t-elle en substance, notre histoire est construite sur des mythes ou confinée dans certaines expositions universelles de miniaturistes à l'étranger ou sur celle organisée par le Cercle franco- musulman d'Alger en 1944. Il s'agit lors de ce premier rendez-vous, ou ébauche, de lever le voile sur la périodisation de l'art depuis l'ère coloniale et donner une vision globale pour pouvoir se lancer dans la construction du champ artistique algérien, en connexion avec les autres arts, dira Mme Orfali. Mme Khadda, quant à elle, laissera entendre qu'il serait judicieux de définir, avant tout, «les éléments d'une chronologie permettant de dégager un canevas de travail ». Selon elle, une réflexion méthodologique doit reposer sur les aspects historique, esthétique et sociologique autour de l'art en général. Lui emboîtant le pas, Akache tente un éclairage quant à l'écriture de l'histoire de l'art pictural algérien. Pour éviter que l'histoire de l'art algérien ne soit tronquée, il préconise d'établir «une taxonomie de la peinture algérienne», tels les arts traditionnels appliqués, la miniature, la calligraphie, la peinture du chevalet et la peinture post-indépendance dont l'Unap a réussi, à un moment donné, à libérer les énergies, surtout durant la période charnière 1962-1972 avec un panel de peintres tels que M'hamed Issiakhem, Yelles, Mohamed Khadda, Mohamed Temmam, Choukri Mesli, Mohamed Aksouh , Benanteur, Guermaz et d'autres.
Posté Le : 08/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K B
Source : www.lesoirdalgerie.com