Algérie

Renchérissement des cours internationaux



Regain d'intérêt pour la production locale La tendance haussière des cours du lait sur le marché international ne fait pas que des malheureux en Algérie. C'est une aubaine pour la production nationale, longtemps boudée par les industriels du lait. La plupart des éleveurs de bovins laitiers se retrouvaient avec leur production sur les bras ", raconte M.Ammar Assabah, directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture et du Développement rural (DRDPA). Il aura donc fallu que le prix de la matière première importée soit revu à la hausse pour que les laiteries se tournent vers le lait cru local. Ce dernier sera davantage sollicité à l'avenir, prévoit M.Assabah. " Avec le démantèlement du soutien à l'exportation dans le cadre de l?Organisation mondiale du commerce (OMC), le lait va devenir encore plus cher sur le marché international. Ça va valoriser notre production " a-t-il expliqué, avant d'enchaîner : " Il y a actuellement une fausse compétition car en Europe le lait est soutenu ". D'après lui, le prix du lait en poudre sur le marché international se situe entre 2250 et 2350 dollars la tonne. Reste que la production nationale qui a atteint 1, 915 milliards de litres en 2004 n'est pas encore en mesure d'assurer la demande du marché algérien évaluée à trois milliards de litres. M.Assabah estime toutefois qu'il existe un potentiel important pour augmenter la production de sorte à réduire la facture des importations de lait d'une valeur de 555 millions de dollars en 2004. La filière lait est confrontée à plusieurs problèmes qui freinent son évolution rapide, relève ce responsable du ministère de l'Agriculture. Le plus important est la collecte. Pour M.Assabah, cet aspect " reste le maillon faible ". D'ailleurs, c'est sur lui que se concentrent les mesures de soutien de l'Etat. " Nous avons pris comme dispositions de renforcement du réseau de collecte. Depuis une année et demie, 550 kits de collecte ont été distribués grâce à la formule de leasing", a affirmé à ce propos notre interlocuteur qui reconnaît cependant qu?« il y a encore beaucoup à faire en matière de collecte ". Mais cette contrainte n'est pas le seul obstacle à l'essor de la filière lait. Selon M.Assabah, la taille assez faible des exploitations d'élevage de bovin est l'autre " talon d'Achille " de celle-ci. " Plus de 86% des élevages sont de taille assez faible, c'est-à-dire ne dépassant pas deux vaches en moyenne. Tous les efforts qui seront fait dans cette filière iront vers la création de grandes exploitations d'élevage " soulignera-t-il. Il a également mis l'accent sur la question de l'alimentation des bovins laitiers qui pose sérieusement problème du fait que l'Algérie soit un pays aride. " Nous rencontrons le problème des fourrages. Il y un problème de disponibilité alimentaire. Nous sommes un pays aride et les cultures fourragères sont pluviales " regrette M .Assabah. Pour y remédier, le ministère de l'Agriculture " encourage la pratique des fourrages verts qui naturellement nécessite de l'irrigation " a indiqué encore M.Assabah. Produit de première consommation Celui-ci n'a pas manqué de souligner l'intérêt particulier que portent les pouvoirs publics à ce produit de première consommation dont le prix reste l'un des rares, avec le pain, à être administré. " Nous avons mis en place un dispositif qui touche toutes les composantes de la filière lait. Dernièrement, il a été renforcé. Tous les maillons à commencer par le fourrage, l'alimentation, le bâtiment d'élevage, les équipements, les laiteries, en passant par l'insémination artificielle, le cheptel et la collecte sont concernés par ce dispositif. Le lait est quand même un produit de base et de première consommation. Nous faisons attention à ce produit sensible ". Ainsi donc, il est dans l'intérêt des éleveurs et des producteurs de lait de travailler ensemble. " Les unités de Giplait ont constaté que c'était plus bénéfique de prendre le lait local " fera savoir M.Assabah qui précisera que ce groupe public, qui compte une vingtaine d'unités, utilise actuellement à raison de 400 000 litres/ jour du lait cru local dans sa production. Les producteurs privés qui se taillent les trois quarts des parts du marché font eux aussi de plus en plus appel à la production nationale dont la valeur est de 61 milliards de dinars, fera remarquer le DRDPA. Le secteur privé englobe une centaine de petites et moyennes industries. La fourchette des prix du litre de lait cru varie entre 28 et 32 dinars.


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