Algérie

RENAISSANCE DU CINÉMA ALGÉRIEN



RENAISSANCE DU CINÉMA ALGÉRIEN
Former, construire...
La réalité de ce secteur est celle d’une pratique artisanale. Depuis le début des années 90, le nombre de salles de cinéma n’a pas cessé de diminuer, la situation du cinéma en Algérie est catastrophique. On est ainsi passé de 360 salles à l’Indépendance à seulement une quinzaine aujourd’hui. Cette diminution des salles de cinéma s’est accompagnée d’un important développement des structures de distribution alternatives, avec la vidéo. Le marché est envahi par les VHS et DVD piratés. Le producteur, Bachir Derraïs, déplore: «La situation du cinéma national n’est plus ce qu’il était», a-t-il estimé, ajoutant que «cette situation nécessite une prise de conscience collective et dans un tel contexte, la production cinématographique locale est inévitablement menacée». La dissolution des structures de production de l’Etat et des systèmes d’aide ont contraint les réalisateurs à se tourner vers des financements étrangers. «Dans ce contexte, il est difficile de parler d’un cinéma algérien comme s’il existait une définition unique. La réalité de ce secteur est celle d’une pratique artisanale.Depuis la fin des années 1990, la production cinématographique est quasiment inexistante en Algérie, la plupart des réalisateurs et techniciens ayant été contraints à l’exil», a-t-il soutenu. Et d’enchaîner: «Pour que le cinéma renaisse dans notre pays, il est indispensable d’y mettre les moyens adéquats tels que les structures industrielles, des financements stables, des écoles pour la formation pour les métiers du cinéma.Ce secteur, aujourd’hui marginalisé, doit susciter l’intérêt des intellectuels et les vocations professionnelles diverses (scénaristes, assistants, décorateurs, costumiers, décorateurs etc.), outre les producteurs.Mais encore faut-il que les décideurs, c’est-à-dire les responsables politiques, appréhendent correctement les problèmes qui se posent à la réalisation et à la production cinématographiques en Algérie.Si ces trois parties s’entendent sur des stratégies à long terme, je suis sûr qu’on arrivera à faire beaucoup plus de films que ce que nous avons fait jusqu’ici». En Algérie, «il faut admettre que la tentative d’ériger en système un cinéma engagé et désaliénant» qui se distinguerait des artifices idéologiques classiques du cinéma, «n’a pas réussi toutefois à proposer de nouvelles formes alternatives, une nouvelle esthétique, et n’a fait que réduire le champ d’intervention des films en les ramenant à des énonciations illustrées de discours», a-t-il constaté. «C’est, de ce point de vue, un cinéma qui a constamment vu les initiatives de ses promoteurs circonscrites au plus banal des bricolages.D’une part, une production très faible qui n’a jamais dépassé les dix longs métrages par an pour le cinéma, en ses années les plus fastes, d’autre part, une production des plus aléatoires et des plus aventureuses quant à la concrétisation des projets», a-t-il encore relevé.On peut estimer que le cinéma national est à naître ou à renaître si on se réfère à quelques coproductions qui ont eu un grand succès, au sens où il doit fonder les traditions et les structures économiques qui lui permettront d’échapper au niveau élémentaire et banalement illustratif qui lui est assigné pour l’heure. L’autre difficulté pour le cinéma algérien étant celle de la transmission du savoir, de la formation dans tous les secteurs, du réalisateur au perchman.Depuis l’indépendance du pays, aucune structure de formation n’a vu le jour depuis l’inexplicable dissolution de l’Institut national du cinéma, qui forma les rares cinéastes qui ont réussi à sortir du lot.


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