Remorqueur échoué à Skikda Une compagnie croate à la rescousse

Les efforts entrepris par l'Entreprise portuaire de Skikda (EPS) afin de renflouer le remorqueur «Skikda», échoué sur une plage non loin de Guerbès à une vingtaine de kilomètres à l'est de Skikda, n'ont pas encore donné leurs fruits en dépit des moyens mis en oeuvre. Dans la journée d'avant-hier, 10/03/2008, l'Entreprise Portuaire de Annaba a dépêché de son côté un de ses remorqueurs en renfort mais l'opération n'a pas réussi en raison de difficultés inhérentes au site et à la tempête qui a sévi dans l'après-midi. Dans la journée d'hier mardi, des techniciens de la société croate INGRA, en charge de l'extension du port de Stora, ont été sollicités pour apporter leur concours dans la résolution du problème d'échouement du «Skikda» qui reste posé à même le sable de la plage. Il y a lieu de rappeler que l'échouement de ce remorqueur s'est produit au moment de l'assistance du navire maltais le «Sophia» se trouvant en difficulté en raison de conditions météorologiques très difficiles avec des vagues atteignant 8 à 10 mètres. Son équipage a eu les pires difficultés à rejoindre la côte et l'on a déploré cette nuit-là la disparition du marin Abdelaziz Nabil, emporté par une lame près du rivage, racontent les rescapés encore traumatisés par ce qu'ils ont enduré, mais surtout par la perte de leur collègue qui demeure introuvable à ce jour malgré les moyens colossaux déployés. Ainsi, les éléments de la Protection civile en compagnie de ceux des gardes-côtes ont engagé des recherches à pied le long des côtes s'étalant jusqu'au Cap de Fer, l'EPS a mobilisé des remorqueurs et un pilotin ainsi que des plongeurs, tandis que les pêcheurs qui ont répondu à l'appel sans hésiter ont mis à contribution leurs embarcations pour balayer toute la zone allant de Stora à la Marsa dans un branle-bas de combat impressionnant. A quelques dizaines de mètres du remorqueur, le navire Sophia se trouve dans une situation guère reluisante, juché sur une plaque rocheuse entre deux eaux. Son équipage est encore là à observer le carrousel d'embarcations aux alentours. Des experts de la société de sauvetage grecque Tsavliris sont montés à bord pour estimer les avaries du navire qui est parti de Turquie le 21/02/2008, avec une cargaison de 1.862 tonnes de tubes destinée à l'Espagne. Selon le communiqué de la capitainerie de l'EPS, le Sophia est tombé en panne à cause d'une défaillance de gouvernail qui l'a contraint à demander assistance alors qu'il se trouvait non loin du Cap de Fer le 06/03/2008. La cellule de crise instituée par le wali et dont la charge a été confiée au chef de la BPFM de Skikda est en train de suivre l'évolution de la situation, en parfaite coordination avec le service des gardes-côtes, la Protection civile, la direction des Transports, la direction de l'Environnement, les différents services de l'EPS et l'ensemble des parties concernées... Une enquête nautique est en cours et devrait déterminer les causes exactes ayant conduit à l'échouement. L'attention de la cellule de crise a été fixée sur d'éventuels risques de pollution et des moyens à mettre en oeuvre à titre préventif en raison de la présence d'environ 250 tonnes de fuel-oil et de gas-oil. Actuellement, il semble qu'il n'existe pas de brèches dans la coque du navire et l'eau qui a envahi la salle des machines proviendrait de l'axe de l'hélice. Pour l'heure, les marins du Sophia attendent d'être débarqués et la Protection civile a consenti à apporter son aide médicale dans un cadre humanitaire. Au stade actuel, il semble qu'aucune décision n'a été encore prise et l'on attend toujours les résultats des investigations des spécialistes dépêchés sur site pour entreprendre un éventuel renflouement. En attendant, toutes les mesures ont été prises afin de faire face à toutes les situations, y compris celle de voir le Sophia cloué pour longtemps sur la plage. Le remorqueur de l'EPS semble disposer, de son côté, de plus de chance d'être retiré du sable. Et pour l'heure, le corps du marin disparu demeure introuvable au grand dam de sa famille et de ses collègues qui restent accrochés à la moindre nouvelle...