Algérie

Remords d'un petit-fils indigne



Le vieux Moussa, âgé de 80 ans, ouvrit la porte de son appartement d'Hussein Dey et sourit en reconnaissant Said, son petit-fils âgé de 25 ans.- Ah ! Saïd ! Quelle surprise ! Entre mon grand, entre ! Le jeune homme rendait souvent visite à ses grands-parents paternels pour discuter un peu avec eux et leur faire des courses. En contrepartie, ils lui donnaient de l'argent de poche par billets de 1.000 DA.
Ce jour-là encore, le vieil homme renouvela sa proposition.
- Alors Saïd ' as-tu pensé à ma proposition '
- Oui Djeddou? mais je sais qu'elle n'est pas réalisable.
- Ouvrir une épicerie dans le quartier n'est pas réalisable, Saïd '
Mais tu es complètement fou, mon garçon. Dis-moi que tu es plutôt fainéant. Si j'avais vingt ans comme toi, je ne t'en parlerai même pas, jusqu'à ce qu'elle soit opérationnelle et je te demanderai de venir me donner un coup de main, moyennant un salaire bien sûr?
En réalité, Said avait un tout autre projet : quitter le pays et aller s'installer en Europe comme l'avaient déjà fait de nombreux jeunes comme lui et dont il avait entendu les «exploits». Pour concrétiser son projet de «harga», il avait besoin d'argent. Or, ses grands-parents avaient de l'argent. Beaucoup d'argent ainsi que des bijoux sur lesquels il comptait faire main basse. Il profita de ce que ses grands-parents et l'oncle paternel qui vivait avec eux soient sortis, pour entrer chez eux avec les doubles des clefs qu'il avait fabriqués et il emporta tout ce que son grand-père avait économisé durant toute sa vie.
Du jour au lendemain, Saïd se retrouva à la tête de près d'un milliard de centimes.
En compagnie de deux amis, il se rendit à Annaba dans l'espoir de traverser la Méditerranée. Ils donnèrent 240 millions de centimes au propriétaire d'un Zodiac qui leur promit de les faire débarquer en Sardaigne. Mais ils se firent arrêter dès qu'ils furent sortis des eaux territoriales algériennes.
Entre-temps, son grand-père avait déposé plainte pour cambriolage. Mais dès qu'il eut appris que le voleur était Saïd, son petit-fils, il la retira.
Le jugement de Saïd a eu lieu récemment au tribunal d'Hussein Dey. Le vieux Moussa ne s'y était pas rendu parce qu'entre-temps, il s'en est allé là où nous irons tous un jour. Saïd était si affecté par ce qu'il avait commis qu'il n'avait pas arrêté de pleurer. Il n'arrêtait pas de répéter que son grand-père l'aimait alors que lui n'avait qu'une seule idée en tête : lui voler ses économies. Le procureur accéda à la dernière volonté du vieux Moussa et Saïd fut relaxé. Le jeune homme, à la lecture du verdict, ne manifesta aucune joie? parce que sa punition, il l'avait déjà et elle s'appelle : le remords.
Le vieux Moussa, âgé de 80 ans, ouvrit la porte de son appartement d'Hussein Dey et sourit en reconnaissant Said, son petit-fils âgé de 25 ans.
- Ah ! Saïd ! Quelle surprise ! Entre mon grand, entre ! Le jeune homme rendait souvent visite à ses grands-parents paternels pour discuter un peu avec eux et leur faire des courses. En contrepartie, ils lui donnaient de l'argent de poche par billets de 1.000 DA.
Ce jour-là encore, le vieil homme renouvela sa proposition.
- Alors Saïd ' as-tu pensé à ma proposition '
- Oui Djeddou? mais je sais qu'elle n'est pas réalisable.
- Ouvrir une épicerie dans le quartier n'est pas réalisable, Saïd '
Mais tu es complètement fou, mon garçon. Dis-moi que tu es plutôt fainéant. Si j'avais vingt ans comme toi, je ne t'en parlerai même pas, jusqu'à ce qu'elle soit opérationnelle et je te demanderai de venir me donner un coup de main, moyennant un salaire bien sûr?
En réalité, Said avait un tout autre projet : quitter le pays et aller s'installer en Europe comme l'avaient déjà fait de nombreux jeunes comme lui et dont il avait entendu les «exploits». Pour concrétiser son projet de «harga», il avait besoin d'argent. Or, ses grands-parents avaient de l'argent. Beaucoup d'argent ainsi que des bijoux sur lesquels il comptait faire main basse. Il profita de ce que ses grands-parents et l'oncle paternel qui vivait avec eux soient sortis, pour entrer chez eux avec les doubles des clefs qu'il avait fabriqués et il emporta tout ce que son grand-père avait économisé durant toute sa vie.
Du jour au lendemain, Saïd se retrouva à la tête de près d'un milliard de centimes.
En compagnie de deux amis, il se rendit à Annaba dans l'espoir de traverser la Méditerranée. Ils donnèrent 240 millions de centimes au propriétaire d'un Zodiac qui leur promit de les faire débarquer en Sardaigne. Mais ils se firent arrêter dès qu'ils furent sortis des eaux territoriales algériennes.
Entre-temps, son grand-père avait déposé plainte pour cambriolage. Mais dès qu'il eut appris que le voleur était Saïd, son petit-fils, il la retira.
Le jugement de Saïd a eu lieu récemment au tribunal d'Hussein Dey. Le vieux Moussa ne s'y était pas rendu parce qu'entre-temps, il s'en est allé là où nous irons tous un jour. Saïd était si affecté par ce qu'il avait commis qu'il n'avait pas arrêté de pleurer. Il n'arrêtait pas de répéter que son grand-père l'aimait alors que lui n'avait qu'une seule idée en tête : lui voler ses économies. Le procureur accéda à la dernière volonté du vieux Moussa et Saïd fut relaxé. Le jeune homme, à la lecture du verdict, ne manifesta aucune joie? parce que sa punition, il l'avait déjà et elle s'appelle : le remords.


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