Oued Souf et Ouargla respirent ! Les deux vallées qui, durant la dernière décennie, ont connu une remontée saisissante du niveau des eaux de la nappe phréatique, se sont mises à respirer un nouvel air.Oued SoufDe notre envoyé spécialL'Office national de l'assainissement (ONA) vient de réussir un coup de maître en rétablissant l'harmonie perdue entre plusieurs infrastructures censées juguler le phénomène. A Oued Souf, plus de 31 milliards de dinars ont été injectés dans un projet s'articulant sur plusieurs axes et dont le but final est de contenir la remontée des eaux. L'ONA a d'abord renforcé les moyens d'action contre les facteurs à l'origine de ce phénomène ; pompage intensif des nappes profondes à des fins agricoles et d'alimentation en eau potable, rejets d'eaux usées d'origine domestique dans la nappe en raison du manque de réseaux d'assainissement et absence d'exutoire en raison de la planéité du relief.A la suite d'une étude entamée en 2001 et dont les travaux ont été lancés en 2005, l'ONA est passé aux travaux pratiques en réalisant un ouvrage cohérent, qui repose sur cinq piliers. L'étude préconisait, pour la wilaya de Oued Souf, de concentrer l'investissement sur la réalisation d'un réseau d'assainissement collectif, de quatre stations d'épuration de type lagunage aéré, d'un projet de drainage vertical composé de 58 forages et d'un assainissement autonome concernant six localités de la wilaya.En somme, l'étude en question, qui se veut la référence biblique à la conduite du projet de lutte contre la remontée des eaux à Oued Souf et Ouargla, souligne que la maîtrise de ce phénomène passe par «la dotation des deux wilayas en infrastructures hydrauliques fiables en matière de réseaux d'assainissement, d'ouvrages d'épuration, de transfert et de drainage», nous explique Mohamed Chaïbi, conseiller auprès de la direction général de l'ONA, rencontré à Oued Souf lors d'une visite conduite au niveau des différentes parties de l'ouvrage.Quant à la wilaya de Ouargla, elle a été dotée d'un réseau d'assainissement de 138 km de collecteurs et de 32 stations de pompage et relevage. Les infrastructures hydrauliques mises sur pied dans la wilaya de Ouargla ont nécessité une enveloppe de 30 milliards de dinars également.La gravité de la situation au niveau des deux vallées de Oued Souf et de Ouargla nécessitait que l'on agisse vite et efficacement. Car la remontée du niveau de la nappe phréatique a engendré l'apparition de maladies à transmission hydrique du fait de sa pollution par les rejets des eaux usées, l'augmentation de la salinité de cette nappe qui avoisine, sur certaines zones, dix fois celle de l'eau de mer, le dépérissement des palmeraies, la fragilisation des sols, l'affaissement des terrains et l'effondrement du bâti, souligne Mohamed Chaïbi.Les conséquences les plus visibles du phénomène se matérialisaient par l'exode des populations, l'abandon des terres par les agriculteurs?Près de quatre ans après la réception provisoire des projets, en 2010, les deux wilayas ont reçu une véritable impulsion. Les projets ont permis le rabattement du niveau de la nappe phréatique grâce à l'efficacité du drainage vertical et horizontal qui absorbe l'excédent du niveau de la nappe phréatique et l'évacue vers les points de rejet final, à savoir Sabkhet Safouine (Ouargla) et chott Haloufa (Oued Souf).Les palmeraies se régénèrent, les zones humides de Aïn Beïda, Oum Raneb, Sabkhet Safouine et chott Haloufa se repeuplent d'une multitude d'espèces faunistiques et floristiques, tandis qu'à Ouargla, l'on a pu créer des zones végétales constituées principalement d'arboriculture. Mieux encore, la mise en marche de ces deux projets a entraîné la création de centaines d'emplois directs ainsi qu'un engouement croissant pour l'acquisition de terrains agricoles. L'ONA a ainsi plié les gaules. Cet établissement vient de réussir une expérience unique en Afrique.
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Posté Le : 23/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Titouche
Source : www.elwatan.com