Algérie

Remise en feu du haut-fourneau n° 2



Remise en feu du haut-fourneau n° 2
Comment juguler les pertes du complexe de la sidérurgie d'El Hadjar, au sein d'une crise d'eau qui n'a pas encore livré tous ses secrets.A l'arrêt depuis 20 jours, le haut-fourneau n°2 du complexe d'El Hadjar, a été remis en feu, avant-hier, vendredi, comme rapporté par le secrétaire général du syndicat d'entreprise Noureddine Amouri, contacté par téléphone. S'agissant du démarrage de la chaîne de production: «Elle reprendra dans moins de 10 jours», a précisé notre interlocuteur. Un point sur lequel la divergence est à l'unanimité, notamment pour les connaisseurs du secteur. Selon un cadre dirigeant de l'usine qui qualifie d'intox, l'annonce de la reprise de la production dans un délai d'une semaine «après la remise en feu du HF2, il faut attendre au moins un mois, pour que la production soit entamée», a révélé notre source. «La chaîne de production est toujours tributaire du plein régime du HF2 et les autres outils de production, les aciéries entre autres. Pourquoi s'obstine-t-on à ne pas dire la vérité sur la situation'», s'est interrogée la même source qui, au vu de l'opacité dans l'information a tenu à garder l'anonymat. Notons que des mesures d'urgence ont été décidées pour trouver des sources d'alimentation en eau pour le complexe sidérurgique, avec notamment le fonçage de forages dans la région de Chaïba dans la commune de Sidi Amar où se trouve le complexe, outre la possibilité de réaliser une canalisation d'approvisionnement à partir de l'oued Seybouse. S'agissant de l'opération de remise en feu, les mêmes dispositions ont été retenues, à savoir les normes sécuritaires requises dans le domaine de la sidérurgie. Rappelons que, l'opération appelée «descente de la charge» a été décidée, après que les services de l'Algérienne des eaux (ADE), eurent décidé la suspension du volume d'eau accordé au complexe, dont les besoins s'élèvent à 1100 m3 d'eau brut par heure. Situation résultant de la crise d'eau qu'a vécue et vit encore la wilaya de Annaba, depuis le mois d'août dernier. Signalons que les besoins globaux du complexe en eau brute (non traitée) s'élèvent à 1500 m3/ heure et couvrent les besoins du fonctionnement, la production des eaux sanitaires et le remplissage de la réserve du complexe. Néanmoins, il est à retenir que la prise de décision de cet arrêt d'activités, dit «programme de préventif» n'est pas resté sans conséquences. En effet, selon un cadre de la comptabilité du complexe ce sont des centaines de millions qui sont partis, avec cette crise d'eau qui a affecté l'usine. «Chaque jour, le complexe enregistre une perte d'un demi-million de dollars, à multiplier par 10 jours, période de son arrêt, à savoir le 6 du mois en cours», a expliqué notre source. «Ce qui fera 5 millions en 10 jours. Mais comme la production ne peut être réelle que dans un mois et même plus, ce sont des millions de dollars que le complexe d'El Hadjar est en train de perdre», a précisé et signé notre interlocuteur. Un manque à gagner occasionné par l'incompétence bien distinguée des dirigeants de l'Algérienne des eaux de la wilaya de Annaba. Ces derniers qui, en l'absence d'un plan d'action prévisionnel à court et moyen terme, mais surtout d'incompétence de gestion, sont pointés du doigt et accusés d'être à l'origine de la crise d'eau qui a touché la wilaya de Annaba, et secoué surtout l'entité sidérurgique d'El Hadjar. Une vérité que même le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib n'a pas cessé de rappeler, lors de sa visite à la wilaya de Annaba. Une visite durant laquelle il a insisté, outre la prise de mesures d'urgences, pour alimenter le complexe, et plaidé pour l'autonomie de l'entité en matière d'alimentation en eau. Rappelons qu'avant d'être mis à l'arrêt, le complexe ne recevait que 400 m3, sur les 1500 m3 d'eau consommable par heure. Rappelons que le HF2 a été mis à l'arrêt sur proposition de la cellule de crise mise en place par le wali de Annaba, et sur décision du ministère des Ressources en eau, après concertation avec le ministère de l'Industrie et des Mines, pour faute de ressources hydriques. Un arrêt permettant la récupération de 15.000 m3 alimentant le HF2 et toutes ses unités de production, sur un total de 35.000 m3. En attendant que la crise d'eau soit définitivement réglée à Annaba et dans le complexe, la situation reste fragile, au vu des perturbations qui perdurent de plus en plus.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)