L'élection d'Ouyahia à la tête du RND cette semaine n'aurait surpris personne. Pas même ses adversaires. Mais s'agit-il juste d'un retour au poste de commandement de son parti, ou bien est-ce le retour sur la scène nationale' La réponse est à chercher loin de l'ambiance festive du congrès et loin des courriers de félicitations qui déferlent sans doute à Ben Aknoun, siège du RND.Le retour d'Ouyahia coïncide avec la publication par le ministère des Finances d'un bilan dans lequel il est attiré l'attention sur l'importance du déficit budgétaire. Un déficit qui fait craindre que le Fonds de régulation des recettes (FRR) ne s'éteigne au cours de cette année 2016, bien plus tôt que prévu. Les causes' Tout le monde les connaît et il est inutile d'y revenir. Les causes de ces causes' Aussi. Et l'on a beau parler, on a beau avertir, rien n'y fait! Ce qu'il convient de se demander maintenant c'est comment faire face à cette inexorable période de dures décisions qui pointe, là juste à notre nez' Comment agir de manière à réduire l'impact de ce qui va être des manoeuvres impopulaires inévitables et douloureuses.Non, le moment n'est plus aux jacasseries politicardes d'individus rassasiés, à moitié immergés dans des fauteuils veloutés. Non, l'heure n'est plus au verbe, ô combien facile, devant des micros et des caméras facilement impressionnables. Non, le temps n'est plus à la poésie orientée, à la flagornerie éhontée ou aux caresses plaisantes. Le moment est sérieux! Le ministère des Finances vient de l'avouer et, à lui seul, ce fait dénote la gravité de la chose.Le pouvoir, de l'avis de tous les observateurs, n'a pas su contenir la crise et la juguler bien que ce soit là aussi un pari difficile à relever. D'autant plus que d'autres pays, dépendants du pétrole comme nous et tombés dans la même situation, n'ont pas hésité à donner un coup de pied dans la fourmilière et à chambouler toute l'organisation gouvernementale afin d'essayer de redresser la situation.Mais pourquoi changer les hommes' Certainement pas pour regarder le danger envahir le pays et les risques grossir à vue d'oeil sans rien faire.Le changement paraît s'imposer avec force, au point où l'on peut avancer que bientôt, peut-être même très bientôt, on pourrait assister à un important remaniement ministériel. En tout cas, la conjoncture impose d'agir rapidement et avec force.Mais pour cela, il faut des hommes à la carapace dure. Des hommes aptes à filer le casque de chantier dans les moments les plus difficiles, non pas pour pavoiser et bomber le torse, mais pour suer en essayant de pousser la roue de l'Algérie hors du marécage. Les hommes qui acceptent d'assumer la sale besogne de devenir impopulaire dans les moments les plus difficiles. Or, qui mieux qu'Ouyahia pourrait correspondre à ce profil maintenant'L'homme a eu à accepter la même mission plusieurs fois auparavant. Il a accepté l'impopularité comme salaire de son travail et il se décrit lui-même comme l'homme de la sale besogne.D'ailleurs, il n'a pas omis de mentionner lors de son élection qu'il se considère commis de l'Etat et qu'il est toujours au service du système' Cette déclaration, veut-elle dire qu'il est au courant d'un changement imminent' Très possible!De ce point de vue, la lettre de soutien de Bouteflika à Ouyahia prend une autre dimension et revêt toute son importance car, élu à la tête du RND, Ouyahia peut légitimement prétendre être nommé par le président de la République au poste de Premier ministre. Et du coup, le silence de Saâdani se trouve expliqué.
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Posté Le : 09/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aissa HIRECHE
Source : www.lexpressiondz.com