Algérie

Remaniement ministériel



Remaniement ministériel
Le remaniement ministériel partiel opéré en fin de semaine dernière est l'expression de «contradictions», selon Hanoune qui en faisait, hier, une première lecture. Son parti n'a pas saisi la logique qui a dicté certains changements et s'étonne que des ministres concernés par des conflits d'intérêts aient été maintenus à leur poste. Elle y voit, cependant, le début d'un processus devant expurger le gouvernement de tous ceux qui sont impliqués dans des affaires. Une opération qui nécessite davantage d'«audace».Nawal Imès - Alger (Le Soir)Estimant faire une lecture «sans préjugés», Hanoune livrait, hier, une première analyse. Faisant sienne la citation «ni rire ni pleurer, comprendre», la première responsable du PT rappelle que ce remaniement aurait dû intervenir en début d'année. De prime abord, dit-elle, il est «l'expression des contradictions». Elle en veut pour preuve, le fait que des ministres n'ayant pas de lien avec les affaires de corruption soient remerciés alors que d'autres qui constituent des cas de conflits d'intérêts soient maintenus. Elle y voit néanmoins l'expression de la volonté du président de la République de se débarrasser de ministres impliqués dans des affaires de corruption.Une «première étape», selon Hanoune qui doit en appeler d'autres. Elle estime que le Président a voulu via ce remaniement «lancer des messages» aux concernés en attendant davantage d'«audace».Hanoune distingue parmi les partants trois catégories : ceux concernés par la corruption, ceux qui ont fait preuve de mauvaise gestion ou ceux ayant quitté le gouvernement pour des raisons de santé, comme le ministre de l'Intérieur.Certains de ceux qui servent l'oligarchie, constate-t-elle, sont cependant restés en poste alors que d'autres ayant des bilans positifs ont changé de portefeuille.Hanoune s'est dite hier particulièrement intriguée par la promotion du ministre délégué aux Affaires maghrébines au rang de ministre. Elle craint une «bipolarité» et une «contradiction». Même interrogations au sujet du départ de Yousfi. Autre actualité abordée hier, le procès Khalifa qui laisse la secrétaire générale du PT sur sa faim. Il s'enlise, regrette-t-elle, dans des «détails» à tel point que l'opinion publique apprendra bientôt que Abdelmoumène Khalifa est «un individu propre». Hanoune s'étonne que ce dernier soit si détendu lors de son audition et qu'il se permette même de faire des blagues. Le procès en question, selon elle, aura au moins permis à des cadres comme Ali Aoun de faire la lumière sur les pressions exercées par des ministres, à l'image de Temmar, sur les entreprises publiques, afin qu'elles déposent leurs avoirs dans les caisses de Khalifa Bank.Temmar et ses semblables, conclut Hanoune, doivent être jugés afin que l'opinion publique soit éclairée sur les pratiques qui ont cautionné le siphonage de l'argent public dans un contexte marqué par un activisme sans précédent de l'oligarchie. A ceux qui se demandent si ce combat du PT obéissait à un timing, Hanoune répond que non et que son parti était sur ce front depuis plus de six mois.Le PT, dit-elle, a tiré la sonnette d'alarme, notamment lorsqu'une organisation patronale, à savoir le FCE, se substitue au politique. A ceux qui se posent les mêmes questions au sujet de la polémique avec l'ex-ministre de la Culture, Hanoune répond que c'est Nadia Labidi qui avait choisi le timing. C'est elle, dit-elle, qui a choisi de lui envoyer une lettre de menace. Elle a, dit-elle, «creusé un trou et est tombée dedans» mais, ajoute Hanoune, «nous ne tirons pas sur les ambulances».Hanoune confirme avoir officiellement demandé au président de l'APN la levée de l'immunité pour pouvoir être entendue par la justice. Le secteur de la culture, avertit-elle, n'est qu'un échantillon, rappelant que ce sont les «gros prédateurs» qui l'intéressaient. Son parti, dit-elle, se devait de réagir conformément à son idéologie et n'a fait que tirer la sonnette d'alarme comme il l'avait fait à l'époque du trio Khelil-Benachenhou-Temmar.Hanoune rappelle, alors même qu'ils étaient en poste, que leurs politiques étaient une traîtrise. Son parti, dit-elle, ne peut se taire lorsque des ministres vont à contre-sens de la politique mais ne s'attaque nullement à ceux qui n'ont rien à se reprocher en ne jetant pas l'opprobre sur l'ensemble du gouvernement.La secrétaire générale du PT regrette que certains dressent d'elle «le portrait d'une ogresse qui s'attaque à tout le monde» mais, avertit-elle, les menaces n'auront pas raison de sa détermination.




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