Plusieurs familles habitant le quartier populaire Derb au centre-ville ont passé la nuit d'hier à la belle étoile après avoir refusé de rejoindre momentanément les locaux de ‘Diar Errahma'avec la promesse d'être relogées, dès dimanche, dans des logements neufs.
Un refus que les familles rencontrées, hier, au dit quartier, justifient par «l'absence de la moindre garantie» de la part des services administratifs chargés de cette opération de relogement. «On est venu nous voir, mercredi, pour nous annoncer un relogement à partir de dimanche. On nous a demandé de commencer à emballer nos affaires et les descendre en bas des immeubles pour entamer leur transport vers les nouveaux logements. Mais notre surprise fut grande quand on nous a annoncé que nos affaires allaient être transportées à ‘Diar Errahma' et pas à nos nouveaux logements. On ne nous a donné aucun document officiel attestant de cette décision de relogement. On nous demande de les croire sur parole et franchement on ne peut pas se permettre une telle mésaventure. On ne veut pas avoir le même sort que les familles du quartier de Sidi El Houari auxquelles on a promis un relogement mais qui ont finalement passé plus de 20 ans dans des locaux de recasement. Les familles concernées par ce relogement habitent des immeubles classées rouges par le CTC. Des immeubles dont l'état représente un danger certain, visible à l'?il nu, pour l'intégrité de leurs occupants particulièrement durant cette période de grande pluviométrie. C'est ce qui pourrait expliquer la démarche, quelque peu inhabituelle, de la part des pouvoirs publics. Un relogement immédiat, en passant par la case ‘Diar Errahma', éviterait, en effet, une prise de risque que personne ne souhaite. Dans le fond, les habitants des immeubles concernés comprennent très bien les motivations d'une telle démarche. Ce qu'ils comprennent moins, en revanche, c'est le fait qu'on ne leur a pas remis les attestations d'affectation comme il est d'usage. Une méprise qui a suffit à semer le doute et la suspicion parmi les familles, a-t-on affirmé. Deux immeubles situés au n°5, rue El Bordj et au n°1, rue Tamazoura constitués respectivement 7 et 14 logements, seraient concernés par cette opération de relogement. Difficile en revanche de connaître le nombre exact des familles devant être relogées vu que certaines sont composées de plusieurs ménages. Un troisième immeuble situé au n°10, rue Iveton, également en ruine, et où une famille dont l'appartement du 4ème étage s'est complètement effondré, semble avoir été omis de cette opération de relogement. La famille en question, découverte hier, est composée de 4 femmes dont une vieille dame âgée de 85 ans. Les 4 femmes passent toutes leurs nuits depuis le 16 septembre dernier, date du sinistre, au hall de l'immeuble ! «On a essayé d'interpeller hier un responsable qui était présent au quartier pour lui expliquer notre situation. Il n'a rien voulu entendre. Il n'a même pas respecté l'âge 85 ans de ma mère», affirme, dépitée, une quinquagénaire, membre de la famille sinistrée qui saisit l'occasion de notre présence pour lancer un appel express à destination du wali d'Oran, en sa qualité de chef de l'exécutif. «J'appelle le wali d'Oran à se pencher sur notre cas. Qu'il envoie une équipe pour vérifier si on est en droit de relogement ou pas. Si on n'était pas en danger de mort, on ne quitterait jamais la maison où l'on a passé toute notre vie,» a-t-elle affirmé.
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Posté Le : 27/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com