Algérie

Relogement des familles des Planteurs Les craintes dissipées



L?opération de relogement des familles du quartier des Planteurs, à Oran, placée sous haute surveillance, s?est finalement déroulée dans le calme. Jusqu?en fin d?après-midi d?hier, plus de 400 familles avaient été relogées et aucun incident majeur n?a été signalé. Au niveau du quartier des Planteurs, les riverains de passage étaient vite attirés par l?impressionnant dispositif sécuritaire mis en place. Tout au long de la journée d?hier, les policiers et les gendarmes quadrillaient totalement les six zones concernées par le relogement. Tôt dans la matinée, les familles, leurs affaires emballées et placées sur la chaussée, attendaient l?arrivée des camions qui devaient les transporter à leurs nouveaux quartiers à Haï El-Yasmine et Haï Ennour. La bonne ambiance qui régnait sur les lieux contrastait avec un sentiment de tension très perceptible sur le visage de certaines familles, qui regardaient, la mort dans l?âme, leurs voisins déménager. Les séquelles des «émeutes» des deux derniers jours étant toujours vivaces, tout le monde, ou presque, guettait le moindre geste, de crainte qu?une étincelle ne replonge le quartier dans la violence. Le départ, sans incident, des premières familles a aussitôt dissipé les craintes des uns et des autres. Sur place, certains bénéficiaires ont refusé de payer les frais exigés, pour la simple raison, déclare un père d?une famille composée de huit membres, qu?il habitait un F4 et qu?il n?a bénéficié que d?un F2. «C?est injuste», martèlera-t-il aux journalistes présents. Le sort de plusieurs familles est resté suspendu jusqu?à hier malgré que leur nom figurait sur les listes. Habitant Terrain Guillonet, elles n?ont pas retrouvé leurs noms sur les listes réservées à ce site, mais sur d?autres listes, ce qui a accentué leur crainte de se retrouver sans toit après la démolition de leurs habitations.  Entre-temps, l?opération de déménagement se poursuivait et ce durant toute la journée. Des meubles, des matelas, des tables, des téléviseurs, des cuisinières, des paraboles et des couvertures emballées dans des sachets en plastique étaient amassés devant chaque bâtisse. Le va-et-vient entre les hauteurs et les bas quartiers où étaient stationnés les camions était incessant. La majorité des habitations, dans un état très dégradé, d?autres, bien entretenues, étaient vidées de tous les meubles. Certains habitants, déménagement oblige, ont commencé à démonter les portes, les fenêtres, les portails et les tôles qui couvraient les dalles. Tout ou presque était récupérable avant le lancement de l?opération de démolition, prévue pour aujourd?hui. Sur l?ensemble des six zones concernées par le relogement, nous apprendrons auprès des responsables que quelque 300 habitations seront préservées.  Quant aux habitants de l?ancienne prison de Bab El-Hamra, à l?instar de ceux de Terrain Hadj Hassane, Terrain Chabat, Terrain Guillonet et une partie de la zone dite «Bassane», ils ont été pris en charge aux premières heures de la matinée.  C?est d?ailleurs ces familles qui rejoindront en premier le site de Haï El-Yasmine. L?esplanade des ex-bassins de Sidi El-Houari, d?où furent évacués tous les transporteurs, a été transformée l?espace d?une journée en QG pour superviser l?opération. Le long cortège des camions transportant les effets d?une quarantaine de familles, escorté par la police motorisée, a pris le départ aux environs de 8h30 aux sons des youyous et des klaxons. Au total, les responsables de cette zone avaient pour mission de reloger quelque 370 familles. Pour ce faire, une centaine de camions ont été mobilisés, en plus des moyens humains affectés pour aider au transport des effets.  Les équipes chargées de la répartition des camions ont trouvé au départ quelques difficultés avant de parvenir à maîtriser la situation. Au fur et à mesure que les camions déchargeaient à Haï El-Yasmine, d?autres prenaient le départ de Sidi El-Houari, dans un va-et-vient incessant. Pour certaines familles qui avaient vécu, entassées à cinq voire huit personnes, plusieurs années dans des cellules d?une superficie ne dépassant pas les 10 mètres carrés, ce relogement est un don du ciel, qui vient atténuer un calvaire qui a fini par les user. Tout en remerciant les autorités locales qui avaient pris cette décision, les heureux bénéficiaires de logement nous ont fait part de leur satisfaction de quitter ces lieux sinistres pour jamais.  Les responsables de l?APC, rencontrés sur les lieux, nous ont affirmé que l?ancienne prison de Bab El-Hamra sera momentanément fermée. Le gardiennage sera renforcé pour éviter que d?autres familles viennent s?y installer, en attendant une décision concernant l?avenir de cet édifice. Nos interlocuteurs indiquent que des familles qui résidaient sur les lieux avaient déjà fait l?objet d?un relogement avant que les cellules ne soient squattées une seconde fois par d?autres, d?où la nécessité de prendre une décision urgente concernant cette prison.


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