Relogement à Oran Derb ne lâche pas la place du 1er-Novembre

Depuis 4 jours, les habitants du quartier Derb organisent et maintiennent le blocus de la place du 1er-Novembre, empêchant son accès à tous les véhicules, et paralysant, de ce fait, la circulation et l'activité commerciale.
Chaque matin, c'est la même scène qui se répète avec des dizaines d'habitants de ce quartier, tombant en ruine, lesquels se regroupent devant le siège de l'Hôtel de ville alors que de petits groupes bloquent et surveillent les ruelles en dressant des barricades de bric et de broc. À l'écart, les forces de police, toujours très discrètes, n'interviennent pas alors que les protestataires organisés répètent à qui veut bien les entendre qu' 'il n'y aura pas de casse de notre côté. On est là pacifiquement mais on ne bougera pas, tant que nous n'avons pas une date précise de notre relogement et cela le plus tôt possible. Il n'est pas question d'attendre au-delà de l'Aïd', avertit un homme qui se présente comme l'un des représentants de ces demandeurs de logements. Mais, la moindre étincelle peut dégénérer sur place, pour preuve, l'incident survenu, hier, avec un automobiliste ayant forcé une barricade. Il s'en est fallu de peu pour que celui-ci et son véhicule ne soient retournés comme une plume. Mais les 'anciens' sont intervenus pour calmer les jeunes et permettre au véhicule et leurs occupants de faire demi-tour, s'en sortant avec une belle frayeur. Les femmes, les plus nombreuses sur la place du 1er- Novembre, témoignent des conditions désastreuses dans lesquelles elles vivent depuis des années : des bâtisses en ruine, craquant de partout, envahies par les rats qu'il faut combattre la nuit pour que les plus petits ne se fassent pas mordre. Face à cette mobilisation qui en est donc à sa quatrième journée, le wali d'Oran a saisi l'occasion de la session de l'APW pour déclarer, qu'en l'état, il ne disposait que de 1 300 logements, ce qui est réellement insuffisant pour l'ensemble des familles de l'habitat précaire. Il s'engagera néanmoins à régler cette crise en 2013, grâce au lancement d'un programme de 39 000 unités de logements pour la wilaya. Dans le même temps, le premier magistrat mettra en garde 'les fauteurs de troubles' affirmant ensuite n'accepter aucune pression. Les familles de Derb ont convenu pour aujourd'hui de réoccuper la place du 1er-Novembre.