Relogement à Haï El Yasmine

Le lit de Oued Si Ali enfin dégagé L’opération de relogement a commencé tôt dans la matinée d’hier. Ainsi, plusieurs familles ont été relogées ou sont en passe de l’être et le rythme devait s’accélérer dans l’après-midi d’hier. Les services de la daïra, tout comme ceux de la municipalité parlaient de 162 logements alors que les services de wilaya s’en tenaient à 161 logements. Cependant, au-delà de cette guerre des chiffres, l’essentiel est que c’est dans la joie et la bonne humeur que la plupart des familles ont quitté hier leurs baraques. Que ce soit à Oued Si Ali (146 familles), à l’intérieur de l’église Saint Louis (4 familles), ou encore dans le voisinage du Petit Santon où 11 familles devraient être relogées, c’est la même ambiance, le même enthousiasme. Des dizaines de camions se sont dirigés vers haï El Yasmine où les appartements neufs attendaient leurs propriétaires. Des propriétaires, tout heureux d’effectuer leur déménagement, enfin de quitter définitivement le monde de la précarité pour vivre enfin dans un univers disposant de toutes les commodités qu’exige une vie moderne (80 F2 et 81 F3). Avec des aires de loisirs pour enfants et de sports de proximité. Un nouveau toit donc pour ces habitants qui ont enduré une rude existence dans des taudis, ceux de tous les risques. Le risque était potentiellement élevé surtout que les habitations de fortune, faites de parpaing et de tôle de zinc, étaient édifiées sur le lit d’oued Si Ali. Un site dangereux où pauvreté et délinquance... faisaient bon ménage. Une chose est sûre, le spectre est désormais écarté d’autant plus que le protocole de cette opération prévoit la reforestation du site immédiatement après l’évacuation des habitants. Des habitants, heureux de vivre dans des logements qui les « protègent des rigueurs de l’hiver et de ses pluies». Il faut dire que le moral de certains habitants des Planteurs -ceux du terrain hadj Hacène, qui attendent de pied ferme leur relogement- n’était pas au beau fixe et qu’ils sont nombreux à attendre leur tour pour être relogés. Certains se sont même déplacés au siège de la daïra, dans l’après-midi, pour manifester leur colère. Sans heurts. Les plus sages n’ont pas cédé au désespoir même si beaucoup font montre de «peu de patience à vivre dans ce grand bidonville de la ville d’Oran». Il faut dire aussi que les services de la wilaya ont mobilisé pour la démolition des baraques quelques 100 manutentionnaires dont 85 communaux ainsi qu’une cinquantaine de camions, pour le déménagement, soit 1 camion par famille. Aussi a t-on assisté sur place depuis 7 heures du matin, à une mobilisation sans faille des autorités locales qui ont pris en compte la scolarisation des enfants. A ce sujet, le responsable chargé de cette opération déclare que la direction des transports entend mobiliser un bus à Haï El Yasmine pour assurer le transport de 46 élèves. De la sorte, précise t-il, ils pourront rejoindre dès samedi leurs établissements scolaires sans grand problème. Il est à espérer que les autorités locales, notamment la police d’urbanisme, soient désormais moins laxistes que par le passé où elles fermaient l’œil sur la prolifération de bidonvilles. Bien sûr, nous avons vu sur place la vente de morceaux de ferrailles (tôles de zinc) dont il importe de faire en sorte qu’elles ne seront pas utilisées à la construction de nouvelles baraques où viendront se tasser d’autres familles. Avant de quitter les Planteurs, nous avons été conviés à voir, depuis le téléphérique, la plantation des forêts du site Hadj Hacène du haï Si Salah. L’entreprise, bien que périlleuse, est prometteuse et, d’ores et déjà, on peut faire confiance à l’administration des forêts pour sa contribution de plantation d’arbres. Une opération qui semble obéir à un planning préalablement étudié, décidé et mis en œuvre.