Algérie

Relizane La trémie de toutes les polémiques



Relizane La trémie de toutes les polémiques
Rarement un projet aura suscité une telle levée de boucliers de la part de la société civile et autant de commentaires acerbes de la vox populi. Les travaux préliminaires de réalisation d'une trémie au rond-point de la populeuse cité El-Intissar de Relizane, entamés il y a une quinzaine de jours, sont loin de faire l'unanimité.
Il faut dire que l'opération avait été entamée par l'abattage d'une cinquantaine d'arbres plantés le long du terre-plein séparant la double voie menant vers la RN 4, à la sortie ouest de la capitale de la Mina, provoquant l'ire des riverains. 'Durant la seule première journée d'abattage, j'ai reçu plus de 200 appels téléphoniques de citoyens indignés devant l'ampleur du massacre', indique le président de l'Association de protection de l'environnement, Abdelkader Bouneb. Aiguillonnés par la 'vague d'indignation', les membres de l'ONG se sont, de ce fait, empressés de rédiger une pétition dont une copie a été adressée au wali afin de dénoncer 'cet acte de vandalisme qui a fait passer par pertes et profits une cinquantaine de ficus plantés depuis une vingtaine d'années'.
De fait, l'entrée ouest de la ville a pris l'allure, depuis l'entrée en action des engins de terrassement, d'une zone ayant subi un bombardement, avec des centaines de tonnes de gravats accumulés sur les bas-côtés de la RN 4.
Les arbres survivants plantés de part et d'autre de l'artère, étouffant sous le poids des gravats déposés à leur pied, donnent la pénible impression de morts en sursis. Ajouter à cela les multiples désagréments, telles les interminables coupures d'électricité, subis par les habitants des cités riveraines de ce projet, à l'image de la cité Ofla, étant donné que de nombreux câbles souterrains passent le long du tracé de la future trémie.
Les ONG et les riverains ne sont, d'ailleurs, pas les seuls à crier au scandale. Larbi Fekir, un ayant droit à la propriété d'un terrain d'une superficie de 22 ha, longeant la RN 4 sur une distance de 850 mètres linéaires, est également monté au créneau, s'estimant lésé par le fait que le tracé de la route à double voie devant relier le chemin de wilaya Relizane-Belhacel à la RN 4 via ladite trémie, empiète sur la propriété familiale. Il explique que si le terrain a bel et bien été intégré au PDAU (plan directeur d'aménagement urbain), en date du 28/12/1998 sous le n°753, la donne a complètement changé depuis, étant donné que le POS (plan d'occupation des sols) adopté à l'époque ne correspond plus aux besoins actuels. En effet, le terrain, propriété de la famille Fekir depuis les années 1930, devait accueillir, selon le POS jugé 'obsolète' par l'ayant droit, 'outre un certain nombre d'équipements publics et d'habitations collectives, semi-collectives et individuelles, l'ouverture d'une route et non d'une double voie, traversant le terrain, afin de relier le chemin de wilaya Relizane-Belhacel à la RN 4', précise-t-il. 'Ce POS inadapté est resté, des années durant, lettre morte et les choses sont demeurées en l'état. Le terrain étant resté nu, j'ai dû en assurer le gardiennage pendant plus de dix ans, nuit et jour, afin d'éviter qu'il ne soit squatté ou transformé en un vaste dépotoir. Jugez quelle fut ma surprise quand j'ai été sollicité par un sénateur et un membre de l'APW pour une entrevue avec le wali, où on sollicita mon accord pour le projet d'une double voie devant couper notre terrain en deux sur une distance de 500 m et 12 m de profondeur. Ce qui équivaut à le déstructurer en réduisant ses deux façades urbaines de 850 mètres linéaires à 520 chacune, et à l'amputer d'une superficie de 30 000 m2 dont l'accès sera rendu difficile du fait du trafic routier que ne manquera pas de générer la matérialisation de la double voie projetée. J'ai fermement refusé la proposition, d'autant plus que je venais de mettre la dernière main à un mégaprojet digne d'un chef-lieu de wilaya. Après concertation avec les autres héritiers, je projetais d'édifier sur ce terrain un grand centre commercial de 3 étages, deux hôtels, l'un de haut standing de 9 étages, et l'autre de moyen standing, une grande clinique chirurgicale et une autre cardiovasculaire, un centre d'imagerie médicale, une crèche, une école primaire, un centre sportif, une médiathèque, une mosquée de 400 m2, une école coranique dotée d'un logement de fonction, une maison de bienfaisance de 600 m2, un centre sportif avec piscine, hammam et sauna, des espaces verts et des voies larges, des résidences de 2500 logements de haut et moyen standings.' Depuis l'entame des travaux de la trémie, le rêve urbanistique de Larbi 'le visionnaire' s'est mué en cauchemar : 'Je n'en dors plus. Cette trémie n'a jamais figuré sur un quelconque plan d'urbanisme. Si elle venait à se concrétiser, le flux automobile venant de l'autoroute Est-Ouest se déversera directement au c'ur de la ville déjà engorgé avec toutes les nuisances que l'on peut imaginer. Pourtant, des solutions existent : il suffisait de prolonger le tracé de la double voie projetée sur 300 m vers l'ouest pour déboucher sur un immense carrefour pouvant accueillir toutes sortes d'ouvrages d'art à même de canaliser la circulation automobile vers la voie de contournement de Bendaoud. Les responsables locaux se cachent derrière l'argument du PDAU de 1998. Or, le ministre de l'Habitat a lui-même reconnu, lors des assises de l'urbanisme, en juin 2011, que les PDAU faits durant la décennie 90 sont largement dépassés et que les POS ne sont pas le Coran''
M. S


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