Algérie

Relizane : 20 ans après les massacres, des villages veulent renaître de leurs cendres



Des dizaines de familles de la commune d'Oulja, située à quelque 90 bornes au sud-est de Relizane, ayant fui leur douar durant la période sanglante des années 90 et n'ayant pu supporter les conditions de vie épouvantables dans les abris de fortune qu'ils ont érigés dans les périphériques des grandes agglomérations de la wilaya, manifestent leur volonté de revenir sur leurs terres.Ainsi, après une vingtaine d'années de désertion, les habitants des zones de cette région, traumatisés un certain décembre 1997 par les terrifiants massacres perpétrés sur une étendue de plusieurs hameaux de Had Chekala, Ramka et Aïn Tarik, envisagent leur retour et le repeuplement d'un lieu presque rasé.
«Le retour sur nos terres est la seule alternative pour fuir une vie de promiscuité qui n'est pas la nôtre. Nous gardons toujours notre attachement à nos terres, notre retour nous est salvateur», a déclaré Ahmed. Seulement, cette volonté semble buter sur la dégradation de tous les vecteurs d'une vie digne.
«Notre longue absence a été une opportunité pour les pilleurs qui ont tout ravagé, ils ont emporté les tuiles, les tôles et même les câbles électriques ont été arrachés», a souligné un des concernés en affirmant : «Nous sommes décidés à raviver nos douars, nous allons reconstruire nos maisons et nous attendons beaucoup des autorités pour nous améliorer le cadre de vie».
Dans ce contexte, les habitants de la tribu dite «Zemar» d'Oulja réclament la réhabilitation de l'unique chemin qui les relie au chef-lieu de leur commune. «Cette route nous est vitale. Toute notre vie est conditionnée par l'état de cette route, elle nous facilite l'évacuation des malades, elle encourage les transporteurs à l'emprunter et elle nous permet d'acheminer toutes les utilités pour notre agriculture», ont noté les concernés.
Pour les avertis, le repeuplement de ces terres fertiles ne pourra que redynamiser la vie rurale. «Lorsqu'on sait que la région est riveraine du barrage Gargar et de ses affluents et qu'il question de centaines hectares à forte potentialité agricole, il est alors aisé d'imaginer l'impact de son exploitation sur toute région de l'Ouarsenis», a précisé un jeune en affirmant : «Avant l'apparition de la horde sauvage dans notre région, on alimentait tous les marchés des cités avoisinantes par nos produits maraîchers et céréaliers.»
Le problème de l'électricité est aussi soulevé. «L'absence de cette énergie nous handicape sérieusement», ont noté les ruraux en sollicitant l'intervention des instances concernées pour leur venir à la rescousse.


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