Relever les défis

Une instabilité interne permanente ne fait pas qu'ouvrir de larges brèches au terrorisme qui prospère ainsi à la faveur de l'impossibilité d'un front antiterroriste. Elle rend impossible la relance de l'économie. Pis, elle rend impossible la construction même de l'économie.Sur le plan politique, deux voies peuvent en découler. La meilleure ou la pire. La meilleure ' Un sursaut venu de quelque part et qui trouve une solution au conflit interne. La pire ' L'éclatement suivi de la rupture de la cohésion nationale, avec une situation interne rendue fatalement vulnérable par l'exacerbation des communautarismes. Patriotisme communautaire ' «Aârchisme» ' C'est plutôt la classe politique qui en favorise la promotion. A l'occasion des élections, les partis ne comptent pas sur la qualité des campagnes électorales qu'ils mènent. Ils s'adressent directement aux chefs des tribus et négocient les voix avec eux. Cohésion nationale ' Citoyenneté ' Seul le nombre de voix compte. Il faut gagner les élections, quitte à perdre son âme, quitte à perdre l'unité nationale, quitte à perdre son pays. Quelle unité nationale pourrait-être sauvegardée si l'accès au pouvoir ne repose pas sur la base de la citoyenneté mais sur celle de la communauté ' Si les chefs des tribus négocient et désignent les «élus», il n'y a plus d'institutions, et fatalement il n'y a plus de lois, il n'y a plus d'Etat. Non pas que les institutions ne survivront pas aux hommes, mais les hommes seront supérieurs aux institutions. C'est la classe politique qui devrait subir des réformes, car elle est pratiquement seule responsable d'abord du transfert des virus vers la société, ensuite de la substitution des armes aux urnes, de la dénaturation du champ politique, du risque avéré de la rupture de la cohésion nationale et fatalement de la double impossibilité de la relance de l'économie et de l'amortissement des frustrations socio-économico-politiques des populations.