Algérie

Relations internationales : Les propositions de Moscou



Relations internationales : Les propositions de Moscou
L'architecture mondiale des rapports internationaux ou plus simplement le système actuel de sécurité tout comme ceux qui l'avaient précédé sont la conséquence d'un coup de force, ou de manière plus directe, de conflits comme ceux des deux guerres mondiales. Pour Moscou, le conflit qui l'oppose à la Géorgie est un fait suffisamment marquant qui ne devrait pas demeurer sans conséquence. Son président a, en effet, appelé vendredi la communauté internationale à « réfléchir » à la création d'une « nouvelle architecture de sécurité » pour « empêcher la domination d'un quelconque Etat », dans une allusion apparente aux Etats-Unis. « Il est absolument évident que l'architecture de sécurité qui existait avant le 8 août 2008 (début du conflit en Géorgie, ndlr) a prouvé sa faiblesse », a affirmé M. Medvedev au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec six anciennes républiques soviétiques. « Toute la communauté internationale doit réfléchir à la création d'une nouvelle architecture qui se fonderait sur (...) le principe d'un monde multipolaire et empêcherait la domination d'un quelconque Etat », a souligné le président russe. « Les événements en Ossétie du Sud (république séparatiste de Géorgie, ndlr) ont montré que le système (actuel) n'est pas capable d'assurer la sécurité. (...) Un tel système n'a aucune perspective et il est même dangereux », a-t-il ajouté.La Russie est « pour le règlement diplomatique des questions litigieuses, mais quand cela est nécessaire, nous sommes prêts à défendre fermement nos intérêts », a encore dit M. Medvedev, ajoutant : « C'est la principale leçon » à tirer du conflit géorgien. C'est la première fois que surgit une telle revendication et de manière aussi directe et il se trouve qu'elle a été lancée par un membre permanent du Conseil de sécurité. Plus que cela, il s'agit de la Russie qui a succédé à l'URSS membre fondateur du système des Nations unies. Ce qui n'est pas peu et cela soulève ou relance le débat sur la gestion des relations internationales et leur démocratisation. Il est sûr que la machine sera bloquée, car les enjeux sont aussi considérables que ceux engendrés par la réforme de l'ONU restée à l'état de projet. Un vrai débat que la Russie a le mérite de soulever.D'aucuns diront qu'elle le fait pour se défendre elle et ses intérêts. Mais en attendant, ce qui apparaît comme une hypothétique perspective, Moscou poursuit son offensive diplomatique. Elle estime cette fois que les réunions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Géorgie devraient se tenir dans un pays « neutre », relevant implicitement que le QG de l'ONU se trouve aux Etats-Unis, pays hostile à l'indépendance des territoires séparatistes géorgiens. Le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko, a cité comme solution alternative possible la ville de Genève, afin de permettre aux représentants des deux territoires séparatistes géorgiens pro-russes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud ' dont l'indépendance est reconnue seulement par la Russie et le Nicaragua ' de participer à toutes les réunions de l'ONU. Ce qui ne sera pas nouveau, puisqu'en 1988, l'ONU avait déplacé vers Genève le débat sur la question palestinienne afin de permettre l'intervention du défunt président du Comité exécutif de l'organisation de libération de la Palestine (CEOLP), Yasser Arafat.Les Nations unies ont été officiellement créées en octobre 1945, après la victoire des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale. La décision d'installer le quartier général de l'ONU à New York a été prise au cours de la première assemblée générale à Londres en février 1946. L'enceinte de l'ONU est située sur un territoire international, mais sa localisation dans la plus grande ville américaine est sujette à des accords avec le pays hôte, les Etats-Unis, et la Russie a accusé par le passé Washington d'utiliser cette situation à des fins politiques. Il est bien difficile, et surtout en cette période de conflit, de dire qu'il n'y a pas de concertation des dirigeants russes. Ils viennent de soulever une problématique. Beaucoup souhaitent que cela devienne une initiative qui permettrait de revoir l'architecture des relations internationales, afin de mettre fin à toute forme de domination, de parti-pris, et d'injustice commise au nom de l'ONU.


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