Algérie

Relations internationales : «L'effet Sarko»



L'Amérique de Bush a décidé de donner un chèque en blanc au président français Nicolas Sarkozy pour son projet pour la Méditerranée. «L'Union pour la Méditerranée, c'est intéressant parce que c'est l'effet Sarko, c'est à la mode», dit l'un de ses analystes. Il s'agit du Dr Ian O. Lesser, conseiller spécial à la Fondation Marshall des Etats-Unis, chargé d'études stratégiques et internationales, que l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG) a invité hier pour animer une conférence à l'hôtel Hilton d'Alger, ayant pour thème « Stratégies européenne et américaine en Méditerranée: entre concurrence et complémentarité ». A Washington, dit-il, « la Méditerranée n'est pas à l'ordre du jour comme c'est le cas de la Chine, de la Russie ou de l'Iran ». Par contre, elle l'est, selon lui, en Europe pour tout ce qui est « sécurité, émigration clandestine, énergie... ». Américains et Européens « n'ont pas les mêmes priorités ». En plus, « il est difficile pour nous de parler le même langage pour ces questions-là, » dit Lesser. Cependant, il réajuste son discours « du point de vue de la perspective américaine » pour souligner que « la Méditerranée, c'est la route pour le Moyen-Orient, la région du Golfe, c'est l'antichambre des régions stratégiques comme les régions centrales de l'Asie... ». La Méditerranée est ainsi, selon lui, « d'une importance capitale parce qu'elle est le chemin pour y parvenir ». Les priorités américaines dans cette région sont tout de suite listées par le conférencier: « La sécurité, le Sahara Occidental, l'immigration, le trafic de personnes, les Balkans (sur l'autre rive), les relations avec la Turquie (qui est un grand acteur dans l'équation irakienne), avec la Libye, le Moyen-Orient, ce sont toutes des questions méditerranéennes ». Il est donc persuadé que « la Méditerranée ne peut pas appartenir à un système unipolaire mais multipolaire », en comptant avec les intérêts des Etats-Unis, ceux de la Chine, de l'Inde (dont l'arsenal nucléaire est là), de la Russie. « Nous allons vers un multilatéralisme pour traiter toutes ces questions », indique-t-il. Au passage, il fait savoir qu'« il existe un équilibre au sein de l'OTAN sur ces questions, avec en préférence celles de défense, du terrorisme et de l'investissement en énergie ».   «L'effet Sarko, c'est à la mode»


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