La coopération économique, axe central de la visite de Sarkozy
La visite d?Etat du président Sarkozy en Algérie, prévue du 3 au 5 décembre, prend tournure avec un contenu de plus en plus précis. Deux volets importants de la coopération bilatérale ont d?ores et déjà été dégagés : sécurité, mais surtout économie. Paris. De notre bureau La coopération bilatérale en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme a été abordée lors de la visite, début octobre, du ministre de l?Intérieur, Nourredine Zerhouni, à l?invitation de Mme Alliot-Marie. L?entame du volet économique, à Oran d?abord, lors du séjour du secrétaire d?Etat français au Commerce extérieur, Hervé Novelli, s?est poursuivie à Paris avec la visite de travail, jeudi et vendredi, de Abdelhamid Temmar, ministre de l?Industrie et de la Promotion des investissements, et continuera à compter de ce lundi, par le ministre de l?Energie et des Mines, Chakib Khelil. « On ne peut pas dire que l?intérêt des hommes d?affaires pour l?Algérie a fléchi », a indiqué M. Temmar, lors d?une rencontre avec la presse nationale, à l?issue de ses entretiens avec Christine Lagarde, ministre de l?Economie, des Finances et de l?Emploi, Hervé Novelli, secrétaire d?Etat au Commerce extérieur et les responsables du Medef International. « Contrairement à ce qui s?est dit dans la presse, l?intérêt est constant, voire une accélération a été enregistrée ces deux dernières années », a poursuivi le ministre, notant toutefois que les réalisations sont « en deçà des potentialités ». « Il faudrait que nous fassions plus pour que l?environnement de notre pays soit attractif. » Toutefois, « les hommes d?affaires français ont reconnu que des efforts ont été faits pour que l?économie algérienne devienne compétitive ». « Les mesures d?accompagnement des PME françaises par les institutions françaises doivent permettre d?atteindre un plein potentiel de nos affaires », a signalé Abdelhamid Temmar. 450 millions d?euros investis, hors hydrocarbures, par des entreprises françaises ont été déclarés à l?ANDI, la mission économique française à Alger les situe entre 800 millions à un milliard d?euros, signale le ministre. A la mi-2006, les Français étaient les premiers investisseurs étrangers hors hydrocarbures en Algérie. Mise à niveau des entreprises et compétitivité La partie française a retenu l?agroalimentaire, la pharmacie et l?automobile. « Ces secteurs sont importants mais d?autres nous intéressent aussi et ont été adjoints comme la mécanique, l?électricité, le ciment, le tourisme », a encore précisé le ministre. Et d?ajouter : « Ce que nous cherchons à travers l?investissement, c?est l?emploi et l?amélioration du pouvoir d?achat. » « La mise à niveau et la maîtrise des règles de compétitivité sont au premier rang de nos priorités », a indiqué Abdelhamid Temmar à ses interlocuteurs. « Nous comptons sur l?assistance française pour doter nos entreprises en savoir-faire et en compétitivité dans la perspective d?un marché ouvert à la concurrence », a-t-il ajouté. Il est attendu de la partie française un partenariat en matière de décentralisation régionale et économique, de pôles de compétitivité, de formation de managers et de cadres. Abdelhamid Temmar a souligné la volonté mutuelle de l?Algérie et de la France de « renforcer leur coopération et leurs relations économiques qui sont de nature intense et structurelle ». Il a aussi indiqué que sa visite de travail à Paris avait pour but de « définir un cadre général de coopération et d?actions dans le cadre du développement des affaires entre nos deux pays ». « Le développement des affaires signifie développement commercial, développement des investissements et celui des relations entre hommes d?affaires des deux pays », a encore précisé M. Temmar. « Les rencontres avec Mme Lagarde et M. Novelli nous ont permis d?arriver à des configurations pouvant nous permettre d?arriver à établir ce cadre général de coopération », a ajouté le ministre. Hervé Novelli a assuré son homologue du soutien de la France dans la diversification et la modernisation de l?économie algérienne et sa volonté d?associer des PME françaises à cette démarche. Les PME contribuent à la moitié des exportations françaises en Algérie. Lors de sa rencontre avec une soixantaine de chefs d?entreprises et d?hommes d?affaires français, M. Temmar a assuré que l?environnement des affaires en Algérie est des plus favorables, alors que les principaux obstacles à l?investissement sont levés. Ainsi, en est-il du foncier industriel, invoqué par la plupart des investisseurs. Cette question est une « affaire définitivement réglée », a-t-il souligné, précisant que l?organisme chargé de traiter les demandes est mis en place et est sur le point de gérer une première assiette de 40 000 hectares de terrains industriels. Restent les « blocages » de l?administration et ses « difficultés » à s?adapter à la libéralisation économique qu?il s?agit de lever progressivement. Sur la privatisation du secteur bancaire, l?opération concernant le CPA est achevée. « C?est une chirurgie extrêmement difficile pour une économie engageant des milliers d?entreprises », a souligné Abdelhamid Temmar. La privatisation de la BDL a été engagée la semaine dernière, a signalé le ministre. L?ouverture du capital de cette banque se fera à hauteur de 30%. M. Temmar a évoqué le projet de création d?un « Bureau France » au sein de son département ministériel. Ce « guichet unique » est conçu comme une structure d?assistance et d?accompagnement des investisseurs et hommes d?affaires français opérant ou désirant opérer en Algérie. Un guichet Algérie en France est également nécessaire.
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Posté Le : 29/10/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadjia Bouzeghrane
Source : www.elwatan.com