Algérie

Relancer l'industrialisation pour amortir le choc



Relancer l'industrialisation pour amortir le choc
Alors que les réflexions et les débats sont focalisés sur la baisse des prix du pétrole et son impact sur l'économie nationale, l'association Nabni (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées) souligne que la problématique dépasse le stade de la fluctuation des cours sur le marché mondial. Elle estime que le plus important est d'orienter les discussions sur la manière avec laquelle va procéder l'Algérie pour amortir le choc et surtout savoir si une vision sur le long terme est déjà projetée. Nabni, qui se veut un cercle de réflexion et de propositions, propose, dans ce cadre, une batterie de mesures qu'elle inscrira dans son plan d'urgence 2015-2017 qui est en cours d'élaboration. C'est ce qui ressort de la conférence-débat animée, hier, à Alger, par ses membres. « L'élaboration du plan d'urgence impliquera tous les acteurs de la sphère économique, institutions et même le patronat. L'idée est de déclencher la machine afin de créer un terrain favorable à de nouvelles réformes. Il s'agit d'être pragmatique et d'aller à la recherche de ce qui doit changer pour mettre en place une vision économique claire et transparente à même de faire avancer le pays à court et à moyen terme », a expliqué Zoubir Benhamouche, membre de Nabni. Il dira que ce plan d'urgence a pour but principal de sécuriser la trajectoire du développement du pays dans un contexte de réduction des revenus tirés des hydrocarbures et de la hausse de la consommation et des besoins. Il est question non pas de proposer de simples mesures de réduction des dépenses ou des importations mais d'identifier les réformes nécessaires et fondamentales qui permettront de créer les conditions d'une sortie de l'économie de rente et de mettre en place une vision sur près de 15 ans. Mais déjà une évidence, « la désindustrialisation constitue un faux pas que l'Algérie devra éviter pour pouvoir faire face à la situation économique alarmante », relève Benhamouche, rappelant que si l'iceberg économique est en vue, la chute des prix de pétrole n'y est pour rien. Mebrouk Aïd a signalé que pour faire fondre cet iceberg, il est impératif « de s'imposer une réalité, celle du détachement de la rente pétrolière ». Chose que confirme l'expert en économie Mourad Preure. Selon lui, l'Algérie doit s'engager dans une transition énergétique. « Des réformes doivent être mises en place », a-t-il souligné, faisant observer que le gouvernement devra avoir une « attitude proactive » en lançant des investissements et de nouveaux projets d'exploration. Selon lui, il faut tirer profit de cette situation de crise pour développer les entreprises nationales d'autant que les potentiels économiques sont importants « mais, malheureusement mal exploités ». « C'est une occasion de renforcer Sonatrach en tant que compagnie nationale », a-t-il suggéré. En outre, l'implication du privé dans l'industrialisation du pays est plus que recommandée, selon Nabni, sachant que 53% des investissements globaux sont le fait de l'Etat, ce qui est « insoutenable » à terme. La bonne gouvernance est l'autre clé de réussite, estime la même association qui insiste sur le rétablissement de la confiance entre gouvernants et gouvernés. Nabni prône également la régulation des prix du foncier en mettant en place une fiscalité foncière et en levant les obstacles administratifs bloquant les investissements.




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