Algérie

Relance de l’artisanat Le grand chantier du tourisme


Relance de l’artisanat Le grand chantier du tourisme
Publié le 17.12.2022 dans le Quotidien l’Expresse
Par Ali Amzal

Axe central de la relance du secteur du tourisme, la formation des artisans et la création de microentreprises font l'objet de la nouvelle vision du ministère. À ce titre, un programme englobant la formation de 50 000 artisans a été mis en place afin de concevoir les bases d'une nouvelle dynamique. Dans cette optique, le directeur général de l'artisanat et des métiers au ministère, Kamel Eddine Bouam a indiqué que «près de 25 000 artisans ont été formés en techniques de gestion et 25 000 autres dans le domaine de la création de microentreprises et les techniques de relance des métiers en voie de disparition». Il faut dire que toute l'importance de cette orientation réside dans l'association entre le monde de l‘artisanat et celui de l'entrepreneuriat.
Une association inédite qui met en avant la nécessité de faire sortir de l'ombre un secteur primordial pour le développement du tourisme. L'artisanat étant l'un des premiers indicateurs du secteur et un révélateur de l'ampleur des richesses culturelles du pays, la volonté de l'Etat à l'arrimer aux défis économiques représente une avancée incontestable en matière de vision de développement. Autrement dit, le secteur de l'artisanat connaîtra, à travers les actions de formation, à la création d'entreprises, une évolution répondant au principe de l'autonomie financière, du rendement et de la performance. Du statut de secteur secondaire, il passera à celui de la création de richesse et d'emplois. Sur cette lancée, cette activité bénéficiera des nouvelles dispositions de lois mises en place afin de faciliter l'investissement et la nouvelle dynamique économique.
C'est en ces termes que Bouam a précisé qu' «un programme de relance des activités artisanales, notamment celles en voie de disparition, a été mis en place afin de former les artisans aux nouvelles méthodes leur permettant d'améliorer et de moderniser la conception et l'emballage de leurs produits et d'avoir un label». Il y a lieu de convenir que ces outils nouvellement développés, à l‘image de la labellisation, permettent désormais à ce secteur d'avoir accès à plus de visibilité et de croissance, à travers une forte présence aux manifestations internationales, mais également à travers l'exportation. Cela étant, dans cette nouvelle configuration de développement, l'accompagnement de l'Etat, au-delà des actions de création demeure indispensable.
C'est dans ce sens que le même responsable a évoqué la possibilité d'ouvrir des espaces aux artisans afin de commercialiser leurs produits. Ces étendues sont à même de créer une dynamique économique et d'oeuvrer à la préservation et à la sauvegarde de l'activité artisanale au profit des générations montantes, car il s'agit du patrimoine authentique de l'identité nationale».
Par ailleurs, Bouam est longuement revenu sur l'importance de relancer les activités centrales de ce secteur, telles que la poterie et la vannerie, mettant en exergue les problèmes relatifs à la disponibilité de matière première et l'impératif d'y remédier. Il a, en outre, insisté sur les effets positifs de la formation concernant la qualité de la production artisanale, soulignant que «les produits artisanaux et traditionnels ont connu une amélioration concrète, notamment dans le domaine de la dinanderie, la vannerie et la poterie, ainsi que la menuiserie, grâce à la formation dispensée aux artisans, dans le cadre des Chambres de l'artisanat et des métiers, tout au long de l'année».