Algérie

Rejet de la présidentielle et appel à la libération des détenus



Confortés par leurs aînés, ils étaient très nombreux à rejeter le scrutin du 12 décembre, à dénoncer "la bande" (el-îssaba) qui veut se maintenir au pouvoir et à appeler à une grève générale.Les étudiants se sont encore donné rendez-vous, hier, dans les rues d'Alger pour un 40e mardi de manifestation qui a drainé des milliers de personnes qui ont parcouru plusieurs rues du centre-ville, au départ de la place des Martyrs. Encouragés par leurs aînés, les étudiants étaient nombreux à rejeter l'élection présidentielle tout en dénonçant la bande (la mafia) qui veut se maintenir au pouvoir. "Makach intikhabat maâ el-îssabet" (Pas d'élections avec ces maffieux), ont-ils scandé pour rester dans la même dynamique des manifestations du vendredi.
Ces mêmes étudiants qui depuis le début du mouvement entamé le 22 février dernier, ont été malmenés, violentés, traînés en justice et parfois emprisonnés pour beaucoup d'entre eux, n'en démordent pas. "Ma ranach habssine" (Nous ne nous arrêterons pas), continuent-ils à scander tout en réclamant la libération des détenus du hirak et en exhibant des portraits de détenus dont Lakhdar Bouregâa ainsi que plusieurs de leurs camarades.
Ils poursuivent en demandant "la souveraineté du peuple" et en dénonçant "les tentatives d'intimidation" du pouvoir. Les étudiants ont exprimé, de nouveau leur détermination à aller jusqu'au bout de leur mouvement. "Enidhal, enidhal hata yaskot enidham" (La lutte et encore la lutte jusqu'à la chute du système), ont-ils répété sous l'?il vigilant des policiers déployés en grand nombre, mais qui ne sont pas intervenus tout au long du parcours qui a mené les manifestants jusqu'à la Faculté centrale.
Les candidats à l'élection présidentielle n'ont pas été épargnés lors de ce 40e mardi de mobilisation. En sillonnant les rues d'Alger, les manifestants ont beaucoup caricaturé et dénoncé les postulants à la magistrature suprême qu'ils associent à "ce système pourri" et tranchent : "Dzaïr bledna aliha n'moutou ki teredjouhalna n'roho voto" (L'Algérie est notre pays pour lequel nous sacrifierons notre vie et lorsque vous nous le rendrez nous irons voter).
Les étudiants qui ont appelé à boycotter le scrutin du 12 décembre prochain en appelant à une grève générale restent convaincus que le salut de l'Algérie est bien ailleurs et très éloigné de ce que prônent ces candidats qui se confinent dans une campagne en rupture totale avec le peuple et ses aspirations. "Honte à ces hommes (les candidats, ndlr) qui donnent du crédit au pouvoir.
Cela prouve que, plus que jamais, la mobilisation doit continuer. Il y va de notre avenir et de celui du pays", nous a confié Hichem, un jeune étudiant de l'Université de Bab Ezzouar (USTHB). Et pas loin de la Faculté centrale, Ryma, Sarah, Fella et Hanane témoignent : "Il est vrai que l'organisation des étudiants pour le hirak n'est plus ce qu'elle était au début, mais la lutte peut être menée de différentes manières. Le plus important c'est que nous sommes toujours là et plus que jamais mobilisés. Une chose est sûre, nous n'irons pas voter."

Nabila SaIdoun


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