Rejet catégorique du scrutin du 12 décembre

Cela fait exactement une semaine que les habitants de la commune de Beni Ourthilène, une daïra située à 75 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Sétif, sortent pour organiser des manifestations nocturnes. En effet, à quelques jours de l'élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain, des centaines de manifestants du chef-lieu de la commune ainsi que ceux des communes et villages avoisinants, dont Beni Chebana, Beni Mohli et Aïn Legredj, sont sortis pour protester contre l'élection présidentielle organisée par la "îssaba".Dans la nuit de lundi à mardi, dès 20h, pour la septième nuit consécutive, les manifestants étaient très nombreux à se rendre au lieu habituel du rassemblement, la placette jouxtant le siège de la daïra au centre-ville.
Drapés dans l'emblème national et le drapeau amazigh et scandant des slogans contre l'organisation de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, contestée par la majorité du peuple depuis son annonce, les marcheurs ont affiché leur détermination à s'opposer à ce scrutin et leur refus catégorique à organiser l'élection avec les personnages qui incarnent le système Bouteflika.
Comme de coutume depuis plusieurs jours, devant le siège de l'APC dont la majorité est d'obédience FLN, les marcheurs, qui observent une halte de presque une demi-heure, scandent "FLN dégage", "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote) et "Pouvoir assassin", ainsi que l'hymne national et d'autres chants patriotiques.
Un peu plus loin, sur leur itinéraire, c'est devant le siège du tribunal de Beni Ourthilène que les cris appelant à la libération de tous les détenus d'opinion retentissent pendant plusieurs minutes. Il s'agit, notamment, de la libération du moudjahid Lakhdar Bouregâa, de Fodil Boumala, de Karim Tabbou et d'autres détenus. Ce n'est que vers 22h que la foule, qui revient devant le siège de la daïra, s'est dispersée pour se donner rendez-vous pour une autre marche contre le système et l'élection.

FAOUZI SENOUSSAOUI