Réhabiliter la mémoire d'un homme de principes

Pour ces deux hommes, c'est le moment ou jamais pour réhabiliter la mémoire de cet homme dont le nom et le parcours glorieux resteront gravés à jamais dans l'histoire de la révolution algérienne. Connu également sous le nom de guerre « Si Nacir », cet homme politique fut l'un des dirigeants de la révolution algérienne en tant que colonel de l'ALN et le premier responsable de la wilaya III. Ahmed Kroun replonge dans son univers et relate au détail près les rudes circonstances au temps de la révolution qui l'ont réuni avec cet homme qui n'a jamais daigné répondre à ses détracteurs dans les moments difficiles de sa vie. Il rappelle les postes clés que le défunt a eu à occuper. Juste après l'indépendance, il est chargé de l'Education et de la Santé publique. Député de Tizi Ouzou le 20 septembre 1962, il est nommé ministre des Anciens moudjahidine et des victimes de la guerre le 27 septembre dans le premier gouvernement formé par Ahmed Ben Bella. Le 16 mai 1963, il devient deuxième vice-président du Conseil puis membre du comité central et du bureau politique du FLN le 24 avril 1964. Toujours député, il fut écarté par Ben Bella. Il perd son poste ministériel lors du remaniement du 2 décembre 1964. Les invités du forum rappellent que les positions politiques de cet homme après l'indépendance lui valurent d'être assigné à résidence surveillée puis marginalisé. La fille du défunt confirme la pénible situation qu'a eu à subir cet homme à principes trois longues années durant. Le moudjahid Mustapha Cherchali revient sur les missions qui incombaient à Mohammedi Saïd en tant que premier ministre chargé des Moudjahidine et enfants de chouhada. « Nous travaillions bénévolement. Et nous n'exigions rien en contrepartie. Notre seul objectif fut de voir l'Algérie indépendante avec ses propres institutions », rappelle-t-il, proposant la tenue dans les jours à venir d'une journée d'étude sur le ministère des Moudjahidines. Pour cet invité, il y a beaucoup à faire et à dire sur ce département censé recenser tous les moudjahidine et distinguer les vrais. Pourquoi ne pas le confier aux enfants de chouhada. Ils sont non seulement nombreux mais également compétents », estime-t-il, réitérant son appel aux pouvoirs publics à faire le nécessaire pour que les ayants droit profitent de leur statut.