Algérie

Réhabiliter l'IPA et mettre fin aux pénuries de vaccins Kamel Kezzal à la tête de l'Institut Pasteur d'Algérie



Photo : S Zoheir
Par Amel Bouakba
L'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) a un nouveau directeur. Kamel Kezzal, a été installé, hier, à la tête de l'IPA, en remplacement de Mohamed Mansouri Benslimani, nommé, la semaine dernière, à la tête de l'Agence nationale du médicament. Kamel Kezzal occupait auparavant le poste de directeur général de l'Agence nationale du sang. Sa tâche ne sera pas aisée. Il est appelé à réhabiliter un établissement public qui a perdu de sa notoriété. Cette structure, qui fut durant les années 1970, un institut de «référence médicale à l'échelle régionale et mondiale» a été éclaboussée, ces dernières années, par une série de turbulences et de scandales. L'IPA a été secoué par une grosse affaire liée à l'importation de vaccins périmés, impliquant 10 de ses cadres, dont son ex-DG, Miloud Belkaïd (2002-2009), actuellement en fuite et sous le coup d'un mandat d'arrêt international. L'enquête avait révélé que cet institut a procédé, entre 2002 et 2006, à la passation de marchés douteux avec des laboratoires pharmaceutique étrangers pour l'acquisition, sept années durant, de 750 000 doses de vaccins contre la grippe, la tuberculose, la rougeole et des vaccins pour nourrissons, qui se sont avérés périmés. Lancée en 2005, l'enquête avait dévoilé la «mauvaise gestion» de l'ancien DG de l'IPA, montrant que la majorité des contrats passés avec des fournisseurs étrangers étaient «non conformes à la réglementation des marchés publics». Il faut dire aussi que la gestion de l'IPA a été entachée par de multiples dysfonctionnements, relative notamment à la pénurie de vaccins. La distribution des vaccins dans le cadre de la prévention sanitaire est l'une des missions principales de l'Institut Pasteur d'Algérie. L'IPA, qui détient le monopole de la production et de la commercialisation des vaccins à usage humain, est chargé du stockage, de la conservation et du renouvellement d'un quota stratégique de vaccins destinés à assurer une couverture sanitaire de certaines maladies. Or, c'est loin d'être le cas. Cet établissement connaît des ruptures de stocks récurrentes de ces produits essentiels, ce qui pénalise fortement les malades. La rupture de réactifs, de sérums et de vaccins est d'ailleurs constamment décriée. C'est le cas notamment pour les vaccins pour nourrissons, qui sont en manque depuis quelques temps. Cette pénurie touche fréquemment le vaccin contre la polio et le BCG, ainsi que le vaccin contre l'hépatite B. Une situation qui perturbe énormément le programme de vaccination des bébés et des nouveaux-nés. La réhabilitation de l'IPA, annoncée par les différents ministres qui se sont succédés à la tête du département de la santé, tarde à voir le jour. Pourtant, il est plus que nécessaire aujourd'hui de moderniser les structures de cet institut et de le doter de techniques modernes et de moyens technologiques de recherche scientifique, à même de lui permettre de jouer pleinement son rôle, notamment dans la production nationale des vaccins.


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