Algérie

Réhabilitation du secteur public industriel


Réhabilitation du secteur public industriel
Le bilan établi récemment par l'ANDI (Agence nationale du développement de l'investissement) montre le faible apport du secteur privé à l'investissement national, quant aux IDE (investissements directs étrangers) ils n'ont représenté, en dehors du secteur des hydrocarbures, du dessalement et de la recapitalisation des banques, que 2% du total, autant dire pratiquement un niveau nul en dépit des facilitations qui leur ont été accordées.
C'est l'appréciation du ministre de l'Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Durant 20 ans, la législation algérienne a attiré les investisseurs dans des créneaux rentables pour eux mais sans utilité pour le pays, a-t-il fait remarquer. Il cite l'exemple de l'agro industrie qui s'est retrouvé dépendante des importations alors qu'il s'agit d'investir dans l'amont pour obtenir les produits à transformer. Il relève dans le dernier rapport de l'ANDI, un net retour des investisseurs sur la base de la formule du 51/49 %. Le ministre n'a pas fait beaucoup de commentaires sur les conclusions du rapport de la Société financière internationale (Doing business 2012) déjà jugées peu crédibles par beaucoup d'observateurs. M. Benmeradi a rappelé la période de descente aux enfers des entreprises publiques puis les difficultés entraînées par l'ouverture de l'économie pour insister sur la relance du secteur public industriel dont le taux d'utilisation des capacités est inférieur à 50%. La remise à niveau devrait permettre de gagner sur les 50% de capacités non utilisées. Un programme de 1 250 milliards de dinars a été dégagé au profit des entreprises publiques, dont 70 % vont à l'investissement et 30% sous forme de fonds de roulement et assainissement (rééchelonnement des dettes). La filière ciments bénéficiera de 140 milliards de dinars pour accroître de 70% la production et pouvoir à l'horizon 2020 couvrir les besoins nationaux et exporter le surplus. Il est prévu de mettre 20 milliards de dinars dans le secteur du médicament, Saidal plus précisément. 50 milliards de dinars sont réservés aux industries manufacturières : cuir (30 milliards de dinars), textile (20 milliards de dinars) ; pour le bois c'est un peu moins, ajoute-t-il. M. Benmeradi a rappelé la mesure prise concernant l'interdiction d'exporter les peaux brutes et la démarche de réhabilitation des tanneries pour faire la première transformation. Un plan de développement de l'industrie textile existe, fait-il savoir. Concernant la friperie, il souligne que la position du gouvernement reste inchangée pour des raisons liées à la protection de la production nationale et à la protection de la santé des Algériens. Le gouvernement reviendra à la charge, annonce-t-il, pour interdire l'importation de la friperie. Un travail sur les normes est effectué, ajoute-t-il, pour éviter que n'importe quoi entre en Algérie. M. Benmeradi a évoqué les négociations avec Renault pour l'installation d'une usine de fabrication de voitures en Algérie. Elles ont bien avancé, selon lui. Nous sommes proches d'un accord, a-t-il fait savoir. Ce partenariat se fait sur la base du 51% (partie algérienne)/ 49% (Renault). Il rappelle que l'usine produira 75 000 véhicules dans une première étape puis 150 000 véhicules. A propos du taux d'intégration, il sera dans une première étape de 20 à 25% et atteindra 60 % avec les pneumatiques et le vitrage. Pour les discussions avec Volkswagen une fiche technique du projet a été transmise au constructeur allemand, a-t-il indiqué. Il fait observer que le projet d'investissement dans l'automobile s'élève à près d'un milliard d'euros dont 600 millions dans une première étape. Notre objectif est de développer une industrie de fabrication, pas de faire du montage. 300 000 véhicules ont été importés, rappelle-t-il. M. Benmeradi a également évoqué les perspectives dans l'industrie sidérurgique avec des partenaires qataris, sur la base du 51/49%, pour la réalisation d'une usine qui produira des aciers spéciaux blindés, des aciers longs et plats. Le bilan du commerce extérieur, fait-il remarquer, a fait ressortir que 10 milliards de dollars sont consacrés à l'importation de produits sidérurgiques, c'est plus important que la facture alimentaire. D'une façon générale, M. Benmeradi est optimiste, on est en droit d'attendre, dit-il, une croissance à deux chiffres.
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