« Le patrimoine
existant sera considéré comme une ressource. Le patrimoine historique et
culturel, ainsi que la périphérie seront à valoriser. Ceci
permettra d'éviter la dévalorisation des legs patrimoniaux causant une perte
considérable en ressources économiques et sociales et une perte d'identité». Dans
cette optique, le vieux quartier de Sidi El-Houari va
bénéficier d'une grande opération de restauration.
Il s'agit d'une
opération similaire a celle lancée au niveau de la rue Mellah Slimane, l'artère principale du quartier de Souika, prise comme échantillon expérimental pour le projet
de restauration de la vieille ville de Constantine.
Cette opération
de réhabilitation touchera principalement les monuments et les sites
historiques en plus de quelques immeubles. Environ 80% des monuments historiques
se trouvent à Haï Sidi El-Houari. D'autre part et
selon nos interlocuteurs, sur les quelque 63 monuments historiques que compte
le quartier, 23 sont des monuments classés. Il s'agit notamment de la tour des
Mérinides, de la casbah d'Oran, du palais du Bey, de la mosquée du Pacha en
étude de restauration, de l'ancien tribunal turc, de Dar
El-Arrich et de la maison du père de l'Émir
Abdelkader, qui est à l'état d'abandon. Parmi les monuments les plus importants
qui feront l'objet d'une réhabilitation, on cite la mosquée Imam El-Houari, la mosquée du Pacha, l'ancienne préfecture, le
palais du Bey. Ainsi, une rencontre a été tenue mercredi dernier à la salle
hémicycle de la wilaya d'Oran pour présenter les grandes lignes de cette
opération, première du genre. Présidée par le wali, la rencontre a vu la
participation des directeurs de l'exécutif, le mouvement associatif, des élus, entre
autres. Cette opération a déjà été lancée au niveau de la mosquée Imam El-Houari. Au-delà d'une opération technique de remise en
état d'un élément patrimonial, la réhabilitation du vieux quartier de Sidi El-Houari est un processus de mise en Å“uvre d'une multitude
d'acteurs, et au préalable d'une volonté politique. La création d'une école-chantier pour la réhabilitation du vieux bâti à Sidi El-Houari, décidée récemment par le wali d'Oran, a été
également abordée lors de cette rencontre. Cette école, qui sera la pépinière
des artisans, sera créée en partenariat avec le secteur de la Formation
professionnelle pour dispenser un cursus d'apprentissage dans les métiers de
réhabilitation des immeubles. Les diplômés auront des cartes d'artisan avec des
cahiers de charges pour la réhabilitation d'un nombre d'immeubles de Haï Sidi El-Houari. Il y a lieu de rappeler que des travaux de restauration
concerneront cinq grandes places publiques et 14 chemins piétons et les sites
historiques importants de Sidi El-Houari. Les places
retenues subiront un profond lifting dans le cadre de la grande opération de
réhabilitation de ce quartier populaire. La place Emerat,
la place El-Djouhara (ex-place de la Perle), la place des Frères Bekhedda (ex-place des Quinconces), la place El-Djoumhouria (ex-place de la République) et enfin la
place Boudali Hasni (ex-place
Kléber) ont été retenues dans le cadre de cette opération. Concernant les
chemins piétons, l'opération de réhabilitation touchera 14 chemins, en majorité
des anciens escaliers ou ruelles piétonnes très étroites, à l'image de la rue
Rivoli, la rue Guerrab, la rue de Madrid, la rue Safri Mohamed, la rue Bastrana, entre
autres.
Concernant
l'expérience de la ville de Constantine, l'étude de réhabilitation de la rue
Mellah Slimane à Constantine a été confiée au
laboratoire de recherche Villes & Santé de l'université Mentouri
Constantine dans un cadre d'implication de chercheurs dans la réalité du
terrain et d'ouverture de l‘université sur le monde extérieur. L'expérience
avait mis en adéquation un domaine de recherche en architecture et en urbanisme,
et les impératifs d'une réalité de terrain en matière de volonté politique et
de préoccupations de gestion locale. Le travail a été mené sur deux volets: l'étude
de réhabilitation des façades, d'une part, et l‘étude et la réalisation des VRD,
d'autre part. Sur le Vieux Rocher de Constantine, la rue Mellah Slimane constitue un élément organisateur spatial majeur, du
fait de sa continuité, d'une part, et de son aboutissement de part et d'autre
sur des espaces ouverts, places ou placettes selon les échelles spatio-temporelles
d'observation, d'autre part.
C'est dans ce
cadre que l'étude de réhabilitation de la rue Mellah Slimane
s'est attelée d'une part à un soubassement constitué par les réseaux
d'alimentation en eau potable et d'assainissement, et leur couverture, la
voirie. D'autre part, l'étude a concerné l'opération de réhabilitation des
façades de la rue, de même que les élévations de rive. Plus de 20 milliards de
centimes ont été consacrés à la restauration et la réhabilitation de la vieille
ville de Constantine, alors que 2 milliards ont été débloqués pour l'étude. Les
travaux de réhabilitation du segment de la vieille ville de Constantine allant
de Bab El-Djabia jusqu'à
l'avenue Mellah Slimane prendront fin «d'ici à la fin
de l'année 2011".
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Posté Le : 11/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com