Algérie

Réhabilitation du pont de Sidi Rached Onze familles menacées par des effondrements à Constantine


Réhabilitation du pont de Sidi Rached                                    Onze familles menacées par des effondrements à Constantine
Les fissures sont nettement visibles dans pratiquement tous les appartements que nous avons visités. Une locataire a même assisté, il y a quelques jours, à l'effondrement du plafond de son salon.
Si les travaux de réfection du pont Sidi Rached sont indispensables pour maintenir l'état de ce monument important de la ville, il n'en demeure pas moins que l'opération en question, engagée depuis la fin du mois d'août, représente un danger permanant pour les onze familles de l'avenue de Roumanie qui vivent encore dans des demeures collées aux arches du pont. Se considérant comme des 'oubliés' des précédentes opérations de relogement qui ont touché tout leur quartier il y a plus d'un an, ces locataires doivent maintenant subir les dégâts engendrés par les travaux de la Société algérienne des ponts et des travaux autoroutiers (Sapta). 'Depuis le début de l'opération vers la fin du mois de Ramadhan, nos appartements sont de plus en plus menacés. Il y a de l'eau provenant des arches qui s'infiltrent dans nos murs, des fissures sont apparues autour et à l'intérieur de nos maisons, de plus il y a les nuisances sonores et la poussière qui se dégage et qui pénètre dans nos chambres. Tous les jours, nous nous attendons à ce que le pont nous tombe dessus !' nous confie une habitante de l'immeuble.
Il est vrai que les fissures sont nettement visibles dans pratiquement tous les appartements que nous avons visités, une locataire a même assisté, il y a quelques jours, à l'effondrement du plafond de son salon. Les habitants se préoccupent également de la sécurité de leurs enfants car leur immeuble se situe quasiment sous les arches du pont : 'Il y a plus d'un mois, une pierre est tombée à quelques mètres de nos maisons, nous sommes donc obligés d'accompagner nos enfants lorsqu'ils sortent jouer dehors. Nous avons aussi interdit aux ouvriers de toucher les arches qui sont en face de nos maisons parce qu'ils ont l'intention de ramener de gros engins sur place. Nous ne savons pas exactement ce qu'ils préparent mais ce qui sûr c'est que notre bâtisse ne pourra pas supporter de tels travaux.' Un voisin se dépêche pour nous accueillir et nous montrer l'état du pont. Inquiet, il nous affirme que les travaux en cours ont aggravé la structure notamment au niveau des arches dans lesquels de nouvelles lézardes ont fait leur apparition. 'Nous habitons ici depuis des décennies et nous connaissons parfaitement ce pont. Au début, il y avait de petites fissures, une première opération a été déclenchée en 2007, ils ont tenté de boucher les fissures' en vain.
Mais depuis qu'ils ont engagé les nouveaux travaux, la situation est inquiétante, avec leurs marteaux piqueurs ils ont lézardé les arches et des trous sont apparus', dira notre interlocuteur. Alors que les opérations de recensement de l'habitat précaire à Constantine se sont multipliées ces dernières semaines dans plusieurs sites de la ville, ces onze familles se demandent pourquoi ne figurent-elles pas dans le programme de relogement sachant que leur immeuble se trouve dans une zone sérieusement menacée par un effondrement. 'Nous ne savons plus à qui nous adresser. Les services de la SAU (Société d'architecture et d'urbanisme) sont venus il y a quelques semaines pour faire un recensement dans les quartiers environnants, ils nous ont promis de venir nous voir, mais ils ne l'ont pas fait. Nous avons aussi rencontré le chef de daïra qui nous a demandé d'aller rencontrer le directeur des travaux publics', regrette une habitante de cet immeuble.
Rappelons que le pont Sidi Rached a été fermé à la circulation routière depuis le 21 août dernier et que les travaux de sa réhabilitation devront durer 70 jours, une opération qualifiée de délicate par de nombreux observateurs.
DRISS B.
abdou 06-10-2011 16:45
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